Étoile-sur-Rhône 39-45

Gardes des Voies et Communications

Tout ce qui était réseaux doit rester en état de fonctionner. Étoile est traversé du Nord au Sud par les voies ferrées, routes, lignes électriques, le Rhône, et les lignes téléphoniques et télégraphiques, qui permet aux habitants et aux informations d’aller de Lyon à Marseille.
En 1939, l’armée française craignant l’espionnage et des sabotages de la part de l’Allemagne, en 1943, c’est l’armée allemande qui craint pour sa sécurité.
 
En plus des voies de communication, quelques points importants sont gardés, comme par exemple, à partir du 27 juillet 1944, le bureau de Poste d’Étoile important l’acheminement des informations administratives.
Pour celui-ci, il est prévu que deux plantons stationnent dans la salle d’attente pendant les heures d’ouverture, et la nuit, trois gardes et un responsable, veillent dans un local à l’extérieur (à dix mètres du bureau de poste) se relevant toutes les deux heures. Ces gardes ne possèdent que des fusils de chasse et peu de cartouches. En cas d’attaque, les détonations ne pourront que réveiller la population et diminueraient les risques d’attentat.

C’est la population qui doit supporter cette charge supplémentaire en une période où les hommes, principalement des agriculteurs, sont très occupés par les travaux des champs. Le transport des gerbes et le battage occupent tous les hommes valides, le maire pense bien de faire appel aux hommes inaptes et volontaires pour les gardes de jours.
Le maire a prévu et organisé cette nouvelle corvée, mais n’a jamais pu fournir la liste des requis, et a attendu la confirmation de la Préfecture à cette proposition d’organisation. La réponse du préfet qui n’est jamais venue et la garde du bureau de poste n’a jamais été mise en place.

La loi du 23 janvier 1941 créait un « Corps des gardes des communications » dont les détachements stationnés en différents points du territoire de la zone libre. Ces gardes ont pour mission essentielle d'assurer la surveillance des ouvrages d’art des voies de communication et des installations s’y rattachant directement, et pour mission accessoire d’assurer, éventuellement, la surveillance dans les trains et dans les gares, dans leur zone d'action ou en renfort des détachements voisins ».

Les effectifs de la police ne sont pas suffisants et il faut faire appel à des requis, c’est-à-dire aux hommes de la commune qui n’ont pas obtenu de rares dispenses. Les médecins et les boulangers échappent à cette corvée.

De la part des hommes, nombreux sont ceux qui essayent d’échapper à la corvée. De 400 hommes requis au début, ce qui permet de faire une garde tous les deux ou trois mois, il n’en reste que 120 après quelques mois, le maire accorde des exemptions facilement, sur simple déclaration de blessure, par exemple. Les distances à pied sont importantes pour ceux qui habitent à la limite Ouest du village. La population est disséminée sur le territoire, 14 KM d’Est en Ouest et 7 km du Nord au Sud, le rassemblement d’un groupe de relève au milieu de la nuit est pratiquement irréalisable.

Organisation des gardes :
Secteur de garde des requis d’étoile, du Km 628 au Km 631, donc trois kilomètres au Nord de Livron, qui sont sur la commune d’Étoile.
Il y a un abri de cantonniers de la voie au KM 629.
Nuit entière 20 h à 7 h 30
Consignes à l’arrivée :
Prendre la clef de l’abri, maison Béranger
Faire l’appel des hommes de service
Pointer leur ordre réquisition
Donner connaissance aux hommes des consignes générales
Diriger les requis sur leurs emplacements respectifs
Se rendre au poste en gare de Livron
Se mettre en relation avec le chef de canton des Gardes Voie et Communication
Au cours de la nuit, faire au moins une ronde

Au départ :
Pointer les ordres de service
Rendre compte au chef de canton des évènements de la nuit
Déposer la clef de l’abri à la Maison Béranger
En cas d’incident, aviser la mairie
Requérir au besoin le poste téléphonique public de Fiancey

Consignes permanentes :
En cas de maladie, ne pas quitter son poste avant d’être remplacé
Informer le requis voisin qui en fera part, de proche en proche, au chef de poste.

Les chefs ne sont pas toujours à la hauteur de leur responsabilité, des requis sont parfois oubliés aux bords des voies par le camion, et sont obligés de faire des kilomètres supplémentaires à pied.

De nouveaux chefs sont nommés en fonction de leurs anciens grades à l’armée :
PRELLE Pierre Louis, Adjudant d’aviation, 30 ans, né en 1913.
TRACOL Ernest Maréchal des logis d’artillerie, 40 ans, né en 1903.
PELERIN Pierre Maréchal des logis d’artillerie, 45 ans, né en 1898.
Les personnes assurant l’encadrement sont rétribuées.

Les requis les plus âgés nés en 1880 : REY Frédéric (11 juin 1880), BÉRANGER Paul (7 novembre 1880), JARDIN Célestin (10 novembre 1880) FRESSINET Louis (17 novembre 1880), et le doyen, PÉRONNY Louis. Louis Pierre PÉRONNY est né à Étoile le 4 octobre 1879. Son père Pierre Henri et sa mère Louise ROBERT, sont cultivateurs à Étoile. Il est appelé à l’armée en 1900 (matricule 88), (appel différé, car son frère est déjà au service militaire), dans le 3ᵉ régiment de Zouaves à Sathonay, près de Lyon.

Et parmi les plus jeunes de 19 ans : ROUVEURE Maurice (29 janvier 1925), CLEYSSAC André (8 février 1925), ROUVEYROL Marcel (24 juillet 1925) et SIBERT Léon (20 novembre 1925).

Les voies doivent être débroussaillées de chaque côté sur une largeur de 30 mètres. Les riverains, propriétaires de vignes ou d’arbres fruitiers s’y opposent. Il faut de nombreuses années pour que les arbres arrivent à une production normale, leur destruction serait dommageable pour tous.

En septembre 1943, les gardes-voies préfèrent rester au chaud au poste plutôt que d’effectuer les rondes. Le chef de gare d’Étoile signale ce comportement aux allemands. Deux gardes sont arrêtés et déportés. Georges Portallier âgé de 29 ans et Gaston Roure âgé de 39 ans, tous deux habitent Portes-lès-Valence. Ils ne reviendront pas.


Le 22 octobre 1943, un jeune homme s’approche du guichet et demande un billet. Pendant que le chef de gare est absorbé par sa tâche, le jeune résistant lui tire un coup de révolver à la figure, mais trop pressé et maladroit, le chef de gare n’est que légèrement blessé, celui-ci préfère quitter la région.

L’organisation de la Défense Passible qui existe bien avant la guerre, a pour objectif de protéger la population lors des conflits armés et principalement lors des bombardements.

Sur la commune, la mise en place ne se réalise qu’en juillet 1943, les responsabilités sont réparties :
Pierre FRIQUIER, commandant des Sapeurs-pompiers (compris la section des Josserands), incendie sur toute la commune.

 

Mme PELOUX, infirmière diplômée, assistée de Mme COMBE, ancienne infirmière, et de Mlles ÉCHINARD, PEYRARD, POURRET, sera chargé d’assurer les premiers soins aux blessés dans l’agglomération. Le poste de secours est installé dans une salle inoccupée de l’école des filles.
 

Antoine PÉRU, préparateur en pharmacie, domicilié à La Paillasse, assisté de M. TRACOL, retraité SNCF, Mlle VERD et CHAMBON, élèves infirmière, assurent la défense passive quartiers de la Gare, La Paillasse, les Josserands. Les postes de secours sont aux écoles de La paillasse et des Josserands.

Une vingtaine d’abris, réservées à la population pendant les bombardements, font partie de la Défense Passible. Situés principalement au village, ils ont chacun un responsable nommé par le maire et peuvent accepter plus de 500 personnes.

Date de dernière mise à jour : 01/07/2024

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