4ème couverture
Ce témoignage sans prétention, est une œuvre personnelle.
J'espère qu'il n'aura pas laissé indifférents ceux qui participèrent à la Résistance ou la vécurent, ceux qui sont intéressés par notre
Histoire.
Je souhaite aussi que les jeunes lisent ce récit-souvenirs, afin qu’ils découvrent et comprennent comment et pourquoi d’autres jeunes sont devenus des Résistants ; pourquoi des femmes et des hommes ont fait le sacrifice de leur vie, pour qu'ils soient aujourd'hui LIBRES.
René Ladet
Après sa cessation d'activité en 1978, à l’âge de 56 ans (pour raison de santé), l’idée de mettre par écrit les souvenirs de ses actions pendant la Résistance prit forme dans l'esprit de René Ladet, notre père. Il y fut encouragé par son entourage, conscient, pour en avoir entendu le récit maintes et maintes fois, de la valeur historique d'un tel témoignage.
Le résultat a dépassé nos espérances, car de 1980 à 1987, date de la sortie du livre, il a poursuivi, avec la ténacité et la rigueur qui étaient les siennes, des recherches qui, en 1983, ont abouti à la fondation conjointe avec Michel Planas de la Fédération des Unités Combattantes de la Résistance et des F.F.I. de la Drôme.
Enfin, nous souhaitons que par le biais de ce livre, sa mémoire reste dans les esprits avec autant de fidélité qu'il en manifestait à ses camarades tombés au combat.
MNL-B et ML
TABLE DES MATIÈRES
Préface .......................................................................................5
Introduction ...............................................................................7
Appel du 18juin 1940 .................................................................9
Extraits .....................................................................................11
Quatre exemples pour l’Histoire ..............................................15
Mon village ..............................................................................18
Portes-lès- Valence dans la guerre ............................................26
Mission des cheminots portoís .................................................28
L’armistice et ses conséquences - Perte de la Liberté ...............31
La Liberté .................................................................................32
Premières réactions Les effets de la Révolution Nationale …...32
Conseil Municipal de Portes-lès- Valence (1935-1941) ...........35
La Milice ..................................................................................37
Problèmes des jeunes Portois ...................................................38
Mon séjour dans la Marine - Le Maroc - A bord du Primauguet39
Un embarquement- Toulon - Le sabordage ..............................44
Les Allemands dans mon village - L’organisation de la Résistance.. 51
La Résistance - Ses origines - La lutte s’organise à Portes .......53
Premier sabotage officiel du Groupe
Une tentative de sabotage inédite ...........................................55
Les actions du Groupe - Mise au point - Action non réalisée ....57
Le STO. - Réfractaire au STO ..................................................61
Chauffeur de locomotives ........................................................64
Premier sabotage par explosifs - Un sabotage psychologique ..65
Franc-Tireur et Partisan - Enfin deux armes de guerre ..............67
Un Portois dans la LVF ............................................................70
Le Groupe va intensifier ses actions
Les restrictions - Le 1 4 juillet 1943 .........................................71
Enfin du matériel de sabotage - Essais du plastic et du 808 .......75
Action au Dépôt des Machines de Portes ..................................78
Carte N ° 1 Maquis, Groupes Francs, Terrains de parachutages…... 82
Arrestation de quatre Portois et leur déportation ......................83
Enfin des crapauds - Instruction - Incident ...............................84
Le Groupe - Nos contacts - Fonction des Membres du Groupe 87
Décembre 1943 - Quatre importants sabotages ........................90
Attaque d’un train de permissionnaires allemands ...................94
Le Pont au Km 62 7, 700 ........................................................100
Sabotage et représailles allemandes, autres actions ................103
Groupe Franc et Compagnie EFI. - Membres de “unité ..........106
Maurice CATY ......................................................................107
Résistants Drômois, événements ............................................108
Miliciens et Gestapo recherchent “JEANNOT” - Mutation Nîmes 109
Opération locomotives - Train de permissionnaires allemands ….110
PHOTOS ................................................................................115
Deux sabotages - Deux rapports de l’époque .......................116
1l faut se planquer - L’épisode de Grangeneuve ....................117
Arrestation - Evasion ..............................................................121
Le tunnel de Valence ..............................................................122
Un nouveau Groupe Franc à Portes-lès- Valence ...................125
Mars 1944, l 'Ardèche
Le Groupe de Roger MAISONNY arrestations .....................126
Trois camarades portois tués ..................................................127
Correctif- Photos - Jean quitte le Groupe ................................129
Mois d’avril complet pour le Groupe - Marcel RANC ...........134
Premier bombardement de Portes-lès- Valence et de la Drôme par l’aviation alliée - Action combinée par l'OSS, Service américain ...138
Le débarquement - 6 juin 1944 - Le Plan Vert, sabotage au Km 620
Le ravitaillement- Un sabotage et le Groupe prend le maquis .141
Notre Groupe devient Compagnie (Plateau de Combovin) ....149
État-Major - Nominations - Le 2ème Bataillon Centre-Drôme…...152
Carte N ° 2 - Dispositif des Compagnies - Organisation .........156
L’attaque surprise de Combovin - Bilan de l’attaque, nos pertes .. 159
Témoignages - Photos ............................................................171
La défense du plateau .............................................................183
Arrivée d'un renfort ................................................................184
Décision de l'État-Major - Des réf'lexions ! ...........................187
Dix gammons explosent - L'hôpital de Die .............................189
La République au Vercors ......................................................195
Le 14 juillet à Die - Un parachutage de jour à Vassieux ........ 196
Un sabotage - Des représailles - 30 otages fusillés à Portes ....198
Des bavardages dangereux - Le 8 juillet 1944 ........................199
Die en juillet 1944 ..................................................................202
L’attaque générale du Vercors - Mission du 3 août 1944 (Vercors) 205
Carte N ° 3 - Mouvements des Compagnies ...........................208
Die le 21 juillet 1944 - L'évacuation des blessés ....................209
Saillans - Espenel - Le barrage de Pontaix -Des réflexions .....211
Extraits du journal de Raymond FOLLET,
des mémoires de Roger MARTY ...........................................220
Notre arrivée à Romeyer (les blessés) - De bons français .......228
Les Allemands et les miliciens à Die ......................................236
L’infiltration d’un traître dans la Résistance ..........................240
Le retour - Les mongols ..........................................................242
Le cas des blessés - Des réflexions .........................................246
Bombardement de la Trésorerie... Enfin................................. 248
Nos Sédentaires - Leurs actions - Bombardements alliés .......251
Photos .................................................................................... 253
Le débarquement en Provence ...............................................256
Carte N ° 4, dispositif des Compagnies - Guérillas
De belles actions des FEI. - P.C. du Lt-Colonel LEGRAND .258
La retraite allemande ..............................................................260
Mon village libéré ..................................................................261
Ordre d’attaque de Valence ....................................................264
Comité de Libération de Portes-lès- Valence .........................270
Les lendemains de la Libération .............................................272
Ce qui advint de la 8eme Compagnie .....................................273
Rapport du Sous-Lieutenant Dominique SANTELL1 alias BRUNO …..275
Rapport du Sous-Lieutenant Willy CHA VE alias GEORGES …..281
Fausses cartes d’identité, cartes d’alimentation et certificat ...283
Département du Gard .............................................................287
L’attaque de la prison Centrale de Nîmes ...............................290
Mise au point, des réflexions...................................................294
La route du Maquis des Bouzèdes est longue..........................296
Noms des patriotes libérés le 4 février 1944 ...........................300
D’autres actions dans le Gard .................................................301
L'Ardèche ...............................................................................305
Retour définitif à Portes - Voyage à Marseille ........................309
Le coup du Robinet le 25 février 1944 ....................................311
Réflexions. ..! .........................................................................313
30 août 1944 à Portes-lès- Valence - Nos souvenirs ...............318
Le respect d’un serment ! .......................................................321
Nos morts ...............................................................................322
Annexes
Annexe I - Ils avaient refusé de subir ......................................326
Annexe II - Morts pour la France - Noms des 30 otages fusillés ….337
FFI fusillés le 14 août- Victimes civiles de la guerre .............340
Détails des bombardements alliés ..........................................342
Détails des bombardements allemands ...................................344
Annexes III - UN DOCUMENT - biographie des formations
de la Résistance dans le département de la Drôme ..................345
Témoignages de nos camarades - Liste ..................................370
Un milicien parachuté ! ..........................................................374
Nos Chefs militaires ...............................................................378
Annexe IV- Conclusions ........................................................381
Que serait-il arrivé si HITLER avait gagné la guerre ! ............381
Annexe V- La Croix de Guerre de Portes-lès-Valence ...........383
Le Chant des Partisans ...........................................................386
Michel PLANAS ....................................................................387
Jean ABONNENC .................................................................388
Roger MAISONNY…............................................................388
Patrick MAR TIN ...................................................................389
Anne-Sophie LAPRA ............................................................390
Mehdi BENHLAL .................................................................391
Photos, rajout 2008 .................................................................393
Page 106 :
Voici la liste complète des membres de notre unité du 15 décembre 1942 au 4 septembre 1944. Membres, nom et prénom 8° Compagnie du 2° Bataillon FFI Centre-Drôme
GROUPE FRANC et COMPAGNIE René LADET De PORTES-LÈS-VALENCE DROME.
1 AGERON Michel
2 ANSINELLI Joseph
3 AURELLE Louis
4 BAUD Jacques
5 BARD Paul
6 BEAUFRETON Alexandre
7 BEBERT
8 BERGERON Achille
9 BERGERON Jean
10 BERNARD Jean
11 BIARAT Louis
12 BLANC Camille
13 BLANC Louis
14 BLANC Madeleine
14 BLANC Suzanne
16 BOYER Francis
17 BOYER Simon
18 BRAVAIS Edouard
19 CATY Maurice
20 CHALENCON Paul
21 CHAMP Paul
22 CHANSON Guy
23 CHARLES Georges
24 CANTELLI Aimé
25 COLLUS Georges
26 CHAVE René
27 CHAVE Willy
28 DELBOUYS Maurice
29 DEMANDIER René
30 DENIS
31 DUFOUR Aimé
32 DUPRE Pierre
33 DOUZET René
34 DREVETON Octave
35 FERRIER Léonce
36 F LANDIN Auguste
37 GARDE Elie
38 GAGNOL Roger
39 GRESSE Gérard
40 JASSOUD Odette
41 JOLLAND Marcel
42 LADET Charles
43 LADET Jeannette
44 LADET René
45 LAMELOISE Alexandre
46 MARACCINI Jean
47 MEYSONNAT Jean
48 MOURIER André
49 MOURIER Marcel
50 MORIN Maurice
51 NURY Paul
52 PORTALLIER Georges
53 ROBIN Albert
54 ROURE Gaston
55 SALIER Paulette
56 SANTELLI Dominique
57 SANTELLI Paul
58 SIMERY Elisée
59 SPINOSI Jean
60 SPORTELLI Renée
61 VALLON René
62 VINCENDON Georges
Page 108 : en décembre 1943
Le maquis Barbu à Combovin reçoit également des armes ; il abrita pendant quelque temps un camp d’instruction, dirigé par le lieutenant Guigou
Page 147 : 8 juin 1944
UN SABOTAGE et LE GROUPE PREND LE MAQUIS
8 juin à 1 h 40, sabotage des voies ferrées au Km 630.
Interruption du trafic onze heures.
8 juin 1944 à 6 heures : départ ; le Groupe rejoint son camp au pied du plateau de Combovin, dans une bergerie, depuis longtemps reconnue. Je me rends au P.C. du Commandant L'HERMINE à la ferme BELLE. Il y a là, beaucoup de monde le Capitaine JEAN (RUEFF), le Lieutenant MOURGUES alias JULIEN, MARC alias La Cloche, etc. Le Lieutenant LEGRAND est en inspection du secteur. Je donne l'effectif du Groupe, soit 43 hommes au camp, plus 22 sédentaires à Portes-Beauvallon.
Nous percevons notre armement soit : une mitrailleuse légère, 4 fusils-mitrailleurs BREN, des mitraillettes STEN, des fusils anglais et allemands, des grenades défensives, cinq revolvers genre COLTS, des munitions ainsi que des pansements de première urgence.
Notre ami MARC, dit La Cloche, responsable de l'armement me dit : «S'il te manque quelque chose, n'hésite pas à venir me voir». Ce MARC est un garçon formidable ; arrêté par les Allemands à Taulignan, lors d'une livraison d'armes, il est dirigé vers l'Allemagne. Il s'évade du wagon et revient rejoindre la Résistance dans la Drôme. Il a réalisé pas mal d'actions en 1943 1944, avec les FTP et l'AS ; il avait des copains partout.
Hélas, il nous a quittés, emporté par une douloureuse maladie, quelques années après la fin de la guerre.
Au camp, nous commençons l'instruction sur les armes. Les tours de garde sont organisés ainsi que des patrouilles. Je prends contact avec Marcel MERMOZ, responsable de la Communauté BARBU, replié à la ferme St Raymond, ou l'on accède par une route partant du village de Combovin, en suivant une vallée, sous le plateau Marquet MERMOZ est bien organisé, ses hommes sont armés et connaissent parfaitement le secteur. Nous faisons des échanges, saucissons-conserves, contre lait, beurre et quelques légumes.
Ayant fait une reconnaissance complète des environs du camp, je me rends compte que notre position est peu défendable, en cas d'attaque ennemie. Nous sommes adossés à la montagne, les points d'appui ne sont pas surs, nous risquons d'être surpris par une infiltration par les parties boisées ; il est préférable de tenir les hauteurs. De plus, l'avion mouchard allemand nous survole assez bas à plusieurs reprises. Par deux fois, une patrouille allemande est signalée au croisement des chemins Barcelonne - La Baume, donc près du camp.
Je prends sur moi de quitter ce camp trop vulnérable. Le 11 juin au matin, nous faisons mouvement vers le plateau de Combovin. Nous nous installons à la ferme BOISSONNIER Firmin à côté de Mourras. Le brouillard très dense enveloppe tout le plateau, ce qui ne facilite pas notre marche. MERMOZ, avec trois de ses hommes, nous donnent un coup de main ; avec un traîneau tiré par une paire de boeufs, il transporte notre ravitaillement en plusieurs voyages. Ma décision de quitter notre premier camp, au flanc de La Raye, a été critiquée dans un premier temps, puis comprise par la suite. Nous allons voir que les événements m'ont donné raison.
Nous nous sommes repliés dans un maquis avec la seule intention d'avoir une base de repli, après des coups de main dans la vallée du Rhône, et également pour entraîner des groupes de sabotage, des Corps franc à la guérilla, où j'ai pas mal d'idées à réaliser. Nous sommes tout disposés à faire profiter de notre expérience, les groupes francs des unités voisines, si l'Etat-major y consent.
Bien entendu, nous participerons à la défense du secteur et nous obéirons aux ordres du Chef Départemental F.F.I.
Page 162 : le 22 juin 1944
J’envoie CATY avec sept hommes faire une reconnaissance sur la crête, vers Combovin. Du côté de la vallée, vers la ferme Saint-Raymond, tout parait calme. MERMOZ a dû prendre ses dispositions défensives.
Page 167 : le 22 juin 1944
Le lendemain, lorsque madame FAURE est passée, assise sur la banquette de la charrette qui transportée le cercueil de Lucien, Marcel MERMOZ tenant le cheval par la bride et marchant au pas de la bête.
Page 189 : 28 juin 1944
DIX GAMONS EXPLOSENT !
Alors que nous allions prendre nos emplacements de combat, il se produit une violente explosion. Le sac de dix gamons que porte SIMERY a sauté ! Elisé SIMERY est tué sur le coup, son corps est déchiqueté par l'explosion.
Alexandre BEAUFRETON, Edouard LECAM, Léonce FERRIER sont blessés ; deux autres hommes sont plus légèrement touchés. Je suis gravement blessé car j'étais à un mètre cinquante de SIMERY; je lui expliquais la position qu'il devait occuper avec ses camarades. Je suis K.O. perte de l’oeil droit, traumatisme crânien, tendon de la cheville droite sectionné et de très nombreux éclats aux membres inférieurs. J'ai perdu connaissance.
Les jeunes Sous-Lieutenants Gérard LEH MANN et Michel PLANAS, qui font leurs études de médecine, nous soignent et nous protègent de leur corps à chaque passage des chasseurs allemands qui nous mitraillent,
J'ai de courts instants de lucidité et je comprendre que l'on est assez inquiet sur mon état. Ce pessimisme de PLANAS et de LEHMANN me trouble. J'ai le temps de passer le commandement de la Compagnie au Sous-Lieutenant Dominique SANTELLI alias Bruno, en lui demandant de poursuivre le combat jusqu'à la victoire, d'embrasser pour moi ma famille et ma fiancée ; puis à nouveau c’est le trou noir. (Je ne reprendrai connaissance que le 1er juillet à l'hôpital de Die).
J'ai appris, par la suite, que l'on m'avait descendu à la ferme de St Raymond, que MERMOZ et ANSINELLI m'avaient veillé toute la nuit, que le lendemain 29 juin, la camionnette, qui avait transporté le corps d'Elisé SIMERY au cimetière de Combovin, est venue me prendre, pour me transporter, ainsi que les trois hommes blessés de ma Compagnie, à l'hôpital de Die où nous sommes arrivés le 30 juin dans la soirée, après avoir passé la nuit à l'infirmerie de l'Escoulin.
Dès notre arrivée à l'Hôpital de Die, nous avons été opérés par les docteurs RIGAL et LAIGLE, tous deux chirurgiens à la Clinique St Joseph à Valence. Ces deux médecins ont rejoint le Maquis le 6 juin 1944. Avant cette date, ils étaient dans la Résistance et soignaient nos blessés à la Clinique St Joseph ou ils les camouflaient.
Je tiens à souligner le courage et le patriotisme de ces praticiens, des infirmières également, qui n'ont pas hésité à prendre des risques énormes, pour se mettre sans restriction, au service de leurs amis de toute la Résistance.
A mon réveil, je suis d'abord très surpris de me retrouver dans un lit et surtout dans des draps blancs. Je ne sais où je suis.
La bonne figure de notre jeune ami Edouard BRAVAIS me rassure. Il était à mes côtés depuis mon arrivée. . .
Des extraits de Ils ont refusé de subir
René Ladet