Adrien Marchal

   

Adrien Marchal

Combattant 14-18, inventeur, entrepreneur et  

Maire d’Étoile-sur-Rhône de 1947 à 1961

Avant d’arriver à Étoile, Adrien Marchal a beaucoup voyagé en France et il résida dans de nombreux départements : Seine et Oise, Gironde, Seine, Drôme (Bourg-lès-Valence, Valence, Portes-lès-Valence, Étoile), et pour finir l’Ardèche, sans compter les régions parcourues pendant ses périodes militaires.

Mais commençons par le début.

Adrien Richard Marie Marchal nait le 1er octobre 1895 à Villiers-sur-Marne (Seine et Oise, aujourd’hui le Val-de-Marne). Son père est Victor Georges MARCHAL et sa mère Marie ROGOT.

Son père « maître de forge » dirige un établissement métallurgique de production de fer, de fonte et d'acier. Son grand père, Jean Baptiste Édouard RAGOT,  est propriétaire et habite le château de Verneme en Seine-et-Marne.

Adrien suit la famille qui s’installe à Bazas (Gironde) et poursuit ses études à Bordeaux.

Extrait de l’ouvrage « Nous voulons vivre ! » Voir

Le 2 août 1914, c’est la mobilisation générale. Adrien Marchal s’engage le 28 septembre 1914 pour la durée de la guerre, il est affecté au 60ème régiment d’artillerie. Il a 19 ans.

Dans les combats il se fait remarquer et monte vite en grade : brigadier le 31 janvier 1915, puis maréchal des logis. En 1917 il est sous-lieutenant.

En septembre 1919 il est démobilisé et prend le grade de lieutenant de réserve.

Pendant toute sa période de réserve il suit plusieurs stages d’instruction militaire.

Il est rappelé à l’activité dans le cadre de la mobilisation générale en septembre 1939.

Il est définitivement rayé des cadres de l’armée en février 1940 pour raison de santé. Pendant la guerre 14-18 il a, à plusieurs reprises, été en contact avec le gaz moutarde.

En juin 1944, il rejoint le 2e bataillon, 4e compagnie des FFI, dirigé par le capitaine Jean Planas (alias Sanglier).

Pendant sa période militaire Adrien Marchal reçoit deux citations à l’ordre de la brigade.

Le 22 octobre 1915 : « Jeune sous-officier, très méritant, comme chef de pièce, a obtenu de ses soldats le rendement maximum, méprisant le danger, a rempli les fonctions de chef de section dans des circonstances périlleuses, entretenant le moral de ses troupes par sa bonne humeur ».

Le 10 août 1918 : « D’une bravoure et d’un sang-froid tout à fait remarquables. Lors des opérations en cours, il a effectué de très nombreuses reconnaissances d’observatoires avancées, battus par le feu de l’ennemi et a fourni de précieux renseignements au commandant du groupe ».

Le 25 décembre 1935, il est nommé Chevalier de la Légion D’Honneur.

C’est le sénateur de la Charente, Léonide Babaud-Lacroze, qui lui remet l’insigne le 3 mai 1936.

Adrien Marchal dépose trois brevets très différents.

En 1921, il dépose un brevet « Mode d’empaquetage de briquettes à base de sciure de bois », qui facilite la manipulation des paquets de briquettes et permet le transport des briquettes sans détérioration.

En 1928 il dépose un nouveau procédé de fabrication pour des bobines pour l’industrie textile. C’est un moyen de collage des deux flasques des bobines qui les rendent plus résistantes.

Et en 1933, c’est un procédé de revêtement plastique de tous objets en bois. Trois avantages : plus solide, plus résistant à l’eau et plus léger car les objets en bois peuvent être creux.

Lors du premier brevet Adrien Marchal habite dans le département de la Seine, pour les deux autres il est dans la Drôme.

La société RESOPLASTINE.BOIS n’est pas sa première expérience industrielle.

Dès son arrivée à Valence en 1920 il dirige une entreprise de combustible.

En 1925, il reprend les « Nouveaux chantiers des usines de la Maladière », réparation de matériel roulant, cette entreprise existe depuis 1922 à Valence sous le nom « Usines de la Maladière » (et précédemment située à Marseille). L’entreprise s’installe à Portes-lès-Valence.

En 1926, l’entreprise « les ateliers de l’usine la Maladière » compte une cinquantaine de salariés dont plus de quarante habitent Portes-lès-Valence. Elle emploie beaucoup de professionnels : forgerons, chaudronniers, ajusteurs, mécaniciens, menuisiers, comptable, etc.

En 1928, il exploite son brevet de fabrication de bobines pour l’industrie textile, et fait tous les objets en bois tourné dans la nouvelle entreprise portoise « Resoplastine.bois ».

Après l’invasion de la zone sud le 11 novembre 1942, les bâtiments de l’usine sont réquisitionnés par l’armée allemande pour entreposer du matériel pour l’aviation.

Seuls les militaires allemands peuvent pénétrer dans les bâtiments et cela suscite beaucoup d’interrogations. Il parait (une rumeur ?) que des pièces pour les V1 y sont stockées. Le 10 avril 1944, une équipe de la Résistance de Romans, habillée en pompiers, tente de s’introduire dans les bâtiments, mais sans succès. Le mystère demeure.

Pour la population portoise ces bâtiments sont ceux de l’usine Marchal, mais en réalité les terrains et les constructions (sauf la maison d’habitation) ont été vendus, en juin 1939 pour une partie et septembre 1942 pour une extension,  à l’armée de l’air française. De l’armée de l’air au V1, tous les ragots sont possibles.

Entre les deux guerres, l’achat et la vente de biens est une activité importante d’Adrien Marchal. Des terrains à la Maladière à Valence, le domaine de Champ Rousset à Bourg-lès-Valence, entreprise (et terrains) à Portes-lès-Valence, propriétés à Étoile, et pour finir habitation à Privas (Ardèche). Plus de 20 transactions devant notaires.

Il achète une propriété au centre du village, grande rue, face à la mairie actuelle, en mars 1939. Il ne l’habite pleinement que vers le milieu de la guerre, Étoile étant plus sûre que Portes-lès-Valence.

Quelques amis, dont Jean Planas, l’invitent à se présenter aux élections municipales de 1947. Il est élu, puis devient maire.

Il est élu trois fois maire de la commune. Il démissionne fin 1961 au cours de son 3ème mandat. Raoul Ducros lui succède le 28 janvier 1962.

C’est peut-être ce qu’il espérait quand ses 30 ans ont sonné.

Mais voilà l’amitié et le respect de la parole donnée vont faire que sa vie sera différente.

Son ami, Georges Gallet, qui travaille dans son entreprise de Valence, meurt subitement en décembre 1924 laissant une veuve et une fille de 7 ans. Adrien lui promet d’en prendre soin le temps qu’il faudra.

Marie Gabrielle Augustine, veuve Gallet, est d’abord gouvernante de la maison d’Adrien. Le temps passe : sa fille fait ses études à Valence, acquiert une bonne situation et vole de ses propres ailes.

Adrien s’est bien acquitté de sa mission. La situation pourrait en rester là, mais son élection de maire d’Étoile modifie sa position, et pour éviter toute mauvaise interprétation de la population il décide de se marier. Le mardi 30 décembre 1947, le mariage entre Marie et Adrien est célébré dans la plus stricte intimité et permet aux époux Marchal de remettre la somme de 510 francs qui est attribuée au Bureau de Bienfaisance (300 francs) et le reste au Sou des Écoles laïques.

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Date de dernière mise à jour : 06/08/2023

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