Jules Bellier, maire de 1904 à 1944

Jules BELLIER

Jules André Marie Bellier est né à étoile le 19 septembre 1867. Par sa mère née Melleret, il est d’une illustre famille de militaires d’Étoile.

Jules Bellier est naturellement attiré par la carrière militaire.

Extrait de l’ouvrage « Les Compagnons de France du valentinois » Voir

 

Nota : nous n'avons que la photo partielle de Jules Bellier participant à la fête de Jeanne-Arc

Il est incorporé le 29 décembre 1888 au 75ème régiment d’infanterie, il passe caporal le 11 mai 1889 puis sergent le 23 septembre 1891. Après la période obligatoire, il effectue régulièrement des stages de une à quatre semaines dans l’armée, plus d’une dizaine, ce qui lui permet de passer sous-lieutenant en 1892, lieutenant en 1899 et capitaine en 1906.

Il est mobilisé le 1er août 1914. Plusieurs fois blessé au combat, il reçoit la Croix de guerre 14-18 avec des citations,

Officier de territoriale, servant dans un régiment actif sur sa demande, commandant de compagnie très dévoué, a fait preuve d’énergie en ne se faisant pas évacuer à la suite d’un accident peu de temps avant une attaque.

Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire.

De 1915 à 1918, il est muté au 3ème colonial à Meknès au Maroc.

Propriétaire agricole, il fait l’élevage de chevaux, au quartier du Chez à Étoile jusqu’en 1914, il est nommé chevalier du mérite agricole.

En 1904, veuf depuis quelques mois, il se remarie la même année avec une jeune étoilienne de 18 ans, secrétaire de mairie.

Il est élu maire suite aux élections du 1er mai 1904.

Après la démobilisation en 1919, il entre au service du « ministère des régions libérées » à Paris, il habite à Saint-Quentin dans l’Aisne. Il vient régulièrement à étoile pour assister aux réunions du Conseil Municipal, qui sont peu nombreuses, et pour gérer les terres qu’il possède sur la commune.

En 1939, à 72 ans, il reprend du service en tant que volontaire, il est libéré des obligations militaires en 1940.

Son mandat de maire, continu depuis 1904, est confirmé par la préfecture qui souhaite maintenir en place des hommes ayant bien servi la France et qui n’ont pas fait état d’un penchant trop à gauche. Comme la plupart des anciens combattants, ses idées vont au Maréchal.

Il favorise l’organisation des mouvements décidés à Vichy. Il est président de la Légion Française des Combattants à partir de 1941. Sa connaissance de la langue allemande lui permet des contacts directs avec les militaires d’occupation qu’il rencontre peu.

Les ordonnances du 26 août 1944, du 30 septembre 1944, du 26 décembre 1944, et du 9 février 1945 traitent d’indignité nationale toute personne qui a « postérieurement au 16 juin 1940, soit sciemment apporté en France ou à l'étranger une aide directe ou indirecte à l'Allemagne ou à ses alliés, soit porté atteinte à l'unité de la nation ou à la liberté des Français, ou à l'égalité entre ceux-ci ».

Ce sont ces ordonnances que la Commission d’Épuration drômoise à Valence va utiliser pour écarter toutes personnes « douteuses » avant les prochaines élections communales.

Le Comité de Libération d’Étoile craint que Jules Bellier se représente : « cette candidature jetterait le discrédit sur la Résistance qui l’a déchu et sur la 4ème République elle-même », et demande à la Commission d’épuration de faire le nécessaire pour interdire la candidature de Jules Bellier.

D’après des témoins, l’ex-maire de la commune a soutenu le régime de Vichy, critiqué publiquement et ouvertement les gaullistes et leurs alliés et a présidé la Légion avec zèle. Il n’a rien fait pour s’opposer aux départs d’habitants au STO et n’a pas favorisé la Résistance.

Jules Bellier dément avoir eu les propos et les faits qui lui sont reprochés.

Pourtant tous les témoins interrogés précisent son action le 6 juin 1944 « Monsieur Bellier a défendu Étoile contre les représailles des Allemands » sans préciser de quelles actions il s’agit.

En fait, suite à l’action des résistants en début d’après-midi, l’armée Allemande est entrée dans le bourg d’Étoile dans l’intention d’opérer des représailles, quelques coups de feu ont été tirés sur le clocher de l’église.

Jules Bellier allant au-devant d’eux portant toutes ses médailles de combattant, a expliqué que les Étoiliens n’étaient en rien responsables de la fusillade du début d’après-midi car le commando était dirigé par une personne extérieure à la commune. Il a dû être suffisamment convaincant puisque les Allemands firent demi-tour.

Le 28 février 1945, la cours de justice de Valence le condamne à 5 ans d’indignité nationale, comme cela a souvent été le cas pour de nombreuses affaires de ce genre.

Se rendant à Valence pour des démarches, il manque le car qui doit le ramener à Étoile et décide de rentrer à pied. Fatigué, il se couche. Suite à ce coup de froid, Jules Bellier, décède le 13 décembre 1947 dans la maison qui l’a vu naître.

Extrait de l’ouvrage « Les Compagnons de France du valentinois » Voir

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Date de dernière mise à jour : 03/02/2024

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