1788-1789

ÉTOILE sous la Révolution - Léopold LAMOTHE

 

CHAPITRE  I : 1788-1789

 

Le 23 juin 1788, le Conseil général du bourg s`assemblait à la suite d’une  lettre du corps municipal de Grenoble, et d’une délibération générale des villes de Grenoble., Romans et Crest qui invitaient les habitants d’Étoile à adhérer et seconder les vues patriotiques et le zèle de la capitale du Dauphine, pour le bien de la Province.

L’Assemblée, pénétrée des mêmes sentiments que ces trois cités, délibère  unanimement qu’elle se joindra à la ville de Grenoble pour supplier Sa Majesté de vouloir bien retirer ses édits et rendre à la province ses magistrats.

Un extrait de la délibération des trois ordres du Dauphiné, réunis à Vizille le 21 juillet, invite la communauté à nommer deux représentants pour assister à l’Assemblée du 1er septembre, en leur donnant tous les pouvoirs nécessaires. Les officiers municipaux, considérant que les objets qui ont été traités dans cette Assemblée sont de la dernière des conséquences pour le bonheur et la tranquillité  publics, nomment à l’unanimité le comte DUPONT - pour la noblesse - et M. MELLERET - pour le tiers-état -- les chargeant de se rendre à la grande réunion des trois ordres de la province, de concourir et adhérer avec les autres députés à tout ce qui pourra être fait pour le bien général du royaume, leur donnant tous les pouvoirs nécessaires.

Le 24août, nouvelle réunion dans le but de nommer un délégué à l’Assemblée de Valence, pour y élire à la pluralité des voix, avec les députés des autres communautés, ceux qui doivent se rendre à Romans.

Le 23 novembre, l’élection de 4 délégués : MM. MELLERET, avocat, Joseph-Vincent DODDE, avocat, Simon ROUX et Jean-Antoine SAY, bourgeois.

Enfin, conformément à une lettre de Mgr LEFRANC de POMPIGNAN, président des États de la province du Dauphiné, la communauté nommait les députés qui devaient se rendre à Chabeuil pour élire conjointement avec les autres délégués ceux qui prendraient part à l’élection de Romans. Furent désignés : Antoine MELLERET, avocat, Jean-Antoine SAYN, bourgeois, Pierre Robert et Jean-Pierre TERRASSE (8 décembre 1788).

Le 20 mars 1789, le premier échevin ROBERT [maire], autorisait une réunion générale des habitants à l’hôtel de ville, sur la demande de quelques courageux citoyens. Après des discussions très animées, l’Assemblée tout entière protestait énergiquement contre l’inégalité des impôts « considérant, dit le procès-verbal, que la nubilité des fonds n’est pas une exemption  consentie par la nation, que par conséquente elle ne peut être regardée que comme un abus accablant pour le tiers-état, que les princes du sang, les grands du royaume et toutes les provinces ont reconnu la nécessité et la justice de la répartition égale de toute imposition.

L’Assemblée délibère unanimement qu’elle soutenait que la nubilité des fonds doit être abrogée sans indemnité et toutes imposition quelconques également reparties sur toutes les propriétés et individus, soit ecclésiastiques, nobles et ruraux (les officiers municipaux demeurent chargés d'adresser on extrait de le présente MM. les procureurs généraux de la province).

Une grande inquiétude règne dans la commune : Les villes de Valence et Crest ont arrêté tous les grains récoltes dans leur territoire de crainte d’être réduites à la famine. La municipalité d'Etoile s'assemble pour calmer le publie et remédier ä la situation (*).

Il est convenu que 4 délégués se rendront chez les propriétaires, afin de prendre note de leurs provisions, et les engager ä ne pas vendre l’excèdent sans avis des officiers de la communauté.

Un grenier public s’organise donc dans la rue du Monêtier : on paye le blé aux particuliers dix-huit livres le setier, et le seigle quatorze livres. Le sieur Barthélémy CHARIGNON a le garde du magasin avec ordre de distribuer le blé sur le vu d`un certificat délivré par un des échevins.

Cependant, l’établissement du grenier public ne manque pas de soulever des réclamations très vives, dans le bourg, surtout. MELLERET est accusé injustement d’ailleurs « devoir fait payer son grain trop cher, assersion des plus fausses, mise en avant par des personnes dignes par leurs sentiments, d’être placées parmi la lie du peuple.

En conséquence, les officiers assemblés, jugeant que certaines personnes ont voulu jeter du louche sur la conduite d’un homme irréprochable, et vu qu’on ne peut faire taire l’envie qui s’acharne ordinairement sur toute honnête personne, donnent mainlevée au dit sieur MELLERET de reprendre son blé, d’après sa proposition.

Quelques mois plus tard, le prix du blé et du seigle était abaissé de deux livres par setier. La différence fut supportée par la communauté.

On reconnaîtra que, dans ces circonstances critiques, la municipalité avait montré une extrême sollicitude pour lu classe déshéritée.

(*) On sait que la pomme de terre était peu connue dans notre pays, on ne la cultivait encore, que comme plante d'ornement.

Le 8 juin 1789. Le second échevin POZIER assemblait le Conseil pour remplacer le premier échevin dont les pouvoirs expiraient. Charles-François CHAIX, commanditaire de N. D. de Beaumont, curé d’Étoile, était élu et prêtait serment de bien et fidèlement remplir les devoirs de sa charge pour « le bien public et le service du Roy ».

Dans la même séance, la municipalité protestait contre l’imposition de deux mille quarante-neuf livres, dix-huit sols, neuf deniers, dont; la commission intermédiaire  l’avait taxée pour remplacer la corvée; elle faisait remarquer avec raison « que la nouvelle prestation en argent devait être supportée par tons, et non par les seuls possesseurs de biens fonds, et que l’exemption des gros bénéficiers, capitalistes et commerçants, qui profitaient, surtout des grandes routes, leur paraissait une injustice criante. En  conséquence, elle refusait énergiquement de voter cette somme, préférant s’imposer pour sa corvée, les dépenses d`entretien des chemins ne pouvant dépasser six cents livres(*)

(*) La livre valait à peu près un franc.

Le 19 juillet, le curé CHAIX, en sa qualité de premier échevin, “convoquait tous les habitants dans l’église paroissiale pour délibérer sur la situation présente des affaires du royaume. Un membre de la municipalité donne lecteur d’une délibération de tous les ordres de la ville de Grenoble (15 juillet), qui montre combien l’état du pays est critique. L’Assemblée, après cette lecture, proteste contre tout ce qui s`est passé dans la séance royale du 23 juin dernier, de même que contre « ce qui peut et pourra être fait contre le bien et les droits de la Nation par les ennemis de l’État, qui environnent le trône et en ferment l’accès à tout bon Français. Elle déclare que tous les habitants de ce bourg sont animés des mêmes principes d’honneur et de fermeté  que ceux de la ville de Grenoble, qu’ils adhérent d’esprit et de cœur à tout le contenu de la délibération de cette ville, disent qu’ils sacrifieront, pour la majesté de trône, et la liberté de la patrie, tant collectivement, qu’individuellement, leurs biens, mais encore leur vie, et qu’extrait de la présente délibération sera  adressé à MM  les officiers municipaux de la ville de Grenoble, les priant de vouloir bien la joindre à la leur pour servir en temps et lieu de témoignage des principes de patriotisme qui animent les habitants de ce bourg.

Et à l’instant, tous les délibérants ont unanimement juré sur l’autel de la paroisse, en présence de la divinité de rester inébranlablement attachés et fidèles aux principes de l’honneur, au Roy, à la liberté et au vrai patriotisme.

Ils députent : MM. François CHAIX, prieur et curé, noble Alexandre DUPONT. Antoine MELLERET, avocat en parlement, Antoine-Balthazar MORIER, bourgeois, pour se rendre à l’assemblée des trois ordres au jour qui leur sera indiqué, ne doutant pas que MM. de la Commission Intermédiaire ne la convoquent dans un bref délai, surtout dans un moment où il est indispensable de prendre des résolutions fermes pour se garantir de despotisme et éclairer les vues bienfaisantes du Roy.

Ont signé, sans distinction de rang ni préséance :

CHAIX, Curé, premier échevin - MAZADE - comte Alexandre DUPONT – RAMUS – SAUSSE, conseiller -- MORIER – CHARIGNON – DESAYMARD – PORTES, prêtre -  BORNE – MELLERET, notable - MELLERET, diacre – CROZIER – NAVELLE – ROBERT – BRESSON – BLARD – BÉRANGER – FREYSSIN, etc…, etc.

Une réunion importante était encore tenue le dimanche 2 août. Dans l’église des Pénitents, à 8 heures du matin, L’ordre du tiers-état du bourg, n`ayant pas trouvé l’hôtel de ville assez vaste. Il y fut donné lecture d’un rapport sur les troubles de Paris, dus au campement des troupes (la plupart étrangère), aux environs de le capitale et de Versailles, et à l`éloignement de Necker du ministère.

Les habitants d’Étoile, considérant le danger qu`ont couru alors  iles députés du tiers-état à l’Assemblée nationale d’y être assassinés,  et l'effervescence du people, décident qu’il est du devoir des bourgs  et villes de s’armer et de créer une milice bourgeoise afin de se maintenir en sureté.

Que tel est le vœu général des habitants, puisque déjà plus de  trois cents citoyens se sont présentés pour former ladite milice,  et qu’ils n’ont que trop de motif, malheureusement, pour s’armer,  puisque notre province voit rentrer chaque jour du Piémont et de  la Savoie, des bandes de brigands et des gens sans aveu, qui  incendient, assassinent et commettent toutes sortes de crimes  qu’on ne peut ni prévenir, ni réprimer.

Pour tous ces motifs, décrète à l’unanimité l’établissement d`une milice permanente, divisée en 4 compagnies. Il a été procède, ensuite à la nomination des officiers. Ont été proclamés : MM. de l’État-Major : MELLERET, père, colonel ; SAYN, lieutenant-colonel ;  NAVELLE, major ; GUÉRIN. aide-major ; THOMAS, quartier-maitre ;  CROZIER, garçon major ; PPZIER, porte-enseigne; CHAIX, aumônier;  etc…, etc.

Il a été arrête en outre que la troupe ne prendre les armes qu’avec la permission des officiers du corps de ville de l’ordre du tiers-état et qu’on n’admettra pas dans les rangs les individus pris de

vin. Lorsqu’il y aura quelque émeute populaire, ou des querelles la compagnie sera seule chargée de rétablir l’ordre.

S’il survient des difficultés entre les citoyens enrégimentés, ils devront en appeler au jugement des officiers du corps municipal réunis.

Il est d’ailleurs défendu, sous aucun prétexte, vu les circonstances graves de tirer aucune arme  à feu dans le bourg, ni de battre la  caisse sans la permission des officiers sous peine d’être puni.

Les clefs du bourg seront portées à l’heure indiquée chez le principal officier municipal de l’ordre du tiers.

Quelques jours après (8 aout), nous retrouvons une délibération par laquelle le premier échevin - qui avait dû veiller à la sûreté publique en faisant muret deux portes, et remettre en bon état les trois autres - demande à la communauté d’approuver ces différentes dépenses nécessitées par l’état actuel.

Le lendemain eut lieu, pour la formation du corps de la bourgeoisie armée, une nouvelle réunion très importante, ainsi qu`en témoigne le procès-verbal ci-après, que nous croyons devoir publier in extenso :

Le 9 août 1789, à 6 heures du matin, la générale ayant été battue, la jeunesse s`est rendue  ors d'Étoile au-devant de la principale entrée du château, s`y est formée en quatre compagnies et de suite s`est rendue chez leurs capitaines respectifs, et les ont priés de vouloir venir se mettre à leur tête et les conduire à  l’église paroissiale pour y faire bénir le drapeau (*) dont la communauté fait don à la, jeunesse. Les officiers qu’ils avaient choisis, cédant à leur vœu, se sont rendus à l’endroit où ils s’étaient, en  premier lieu, assemblés.

À l’instant a comparu M. Charles-François CHAIX, curé d’Étoile, qui a demandé l’assemblée des officiers. L'ordre ayant été battu, les officiers réunis, M. CHAIX leur a dit qu’il venait leur témoigner sa satisfaction sur leur patriotisme; qu’il était convaincu que  l’armement qu`ils projetaient de former, n'était que pour maintenir le bon ordre dans la paroisse, et y assurer la tranquillité du  citoyen; mais, qu’il lui paraissait néanmoins convenable que l’on voulut réunir dans cette association armée MM. les gentilshommes de cette paroisse, qui, dans tous les temps, avaient donné des marques non suspectes de leur patriotisme, ayant adhère à tout ce qui avait été fait et arrêté pour le bien de cette province.

Laquelle proposition, ayant été acceptée avec empressement,  MM. les officiers ont, sur le champ, député les sieurs BERNARD, fils,  et GUÉRIN, officier à MM. de la noblesse pour les inviter à se  réunir et ii faire le service dans le corps, comme volontaires. Sur laquelle invitation, nobles : Henri-Vincent DEMAZADE, Antoine- Vincent DEMAZADZ, tous deux capitaines d’infanterie et chevaliers  de l’Ordre royal militaire de Saint-Louis, Jacques DESAYMARD et Alexandre DUPONT, anciens officiers retirés, ont comparu et ont  pris rang comme volontaires à la tête de la première compagnie,  immédiatement après les capitaines et lieutenants.

De suite, la première compagnie a été commandée pour aller  chercher le drapeau. De retour, le corps s'est mis en marche et t s'est rendu, en traversant le bourg, tambours battant, à l’église paroissiale, où s’est trouvé sur les marches du principal autel, et au-devant de la table de communion, M. CHAIX, curé, revêtu de ses habits sacerdotaux, lequel a dit :

Justícia et pax osculatœ sunt !

La justice et la paix se sont embrassées !

Pourquoi est-ce que la justice et la paix, qui devraient être des amies inséparables, ont si souvent besoin d'être réconciliées ? D’où vient que la paix, cette fille du Ciel, la source et le commencement du bonheur sur la terre ne règne pas dans le cœur de tous les hommes ? Hélas ! C’est que la justice a commencé par les abandonner. C’est donc à la justice de rechercher la paix.

0ui ! Messieurs, vous n’allez prendre ces armes que pour travailler  cette réconciliation : Justícia et pax osculatœ sunt ! Pénétrés des principes de la religion, remplis des sentiments d’humanité, conduits par des chefs dont vous connaissez les vertus, ne vous attendez pas que, ministre de paix, au pied des autels, je vous anime au combat. Loin de moi une idée aussi affligeante ! Je croirais manquer aux égards qui vous sont dus, si j’osais compromettre votre bravoure. Non ! Messieurs vos armes vont être le repos de cette cite. Sous leur égide, le citoyen sera à couvert de toutes incursions. N`envisageant dans tous que vos frères, vous soutiendrez leurs droits, leurs privilèges et votre liberté.

Ce ne sont point contre des ennemis que vous avez à combattre : ce sont des perturbateurs publics que vous avez à réprimer, votre sûreté à affermir, vos biens à protéger, et la paix à maintenir. Loin de vous toute idée de trouble ! N’envisagez pas vos armes comme un moyen de défense personnelle ! Que tout sentiment de haine et de vengeance s'éteigne et cède, ici, au bien général. N’ayons donc aucun sujet d’alarme ; que dans notre sein le frère ne s’arme point contre son frère ; mais, que nous honorions en vous des protecteurs zélés ; que le repos de votre Patrie, que la sureté du citoyen soient votre unique objet !...

Armés d’après ces motifs d’humanité, qui feront a jamais votre éloge, que l`on ne voie jamais flotter cet étendard que pour annoncer la réunion de vos forces, de vos exploits et de vos cœurs. Rassembles autour de cette enseigne, rappelez-vous sans cesse que la religion la consacrée, que son ministre vous a rappelés à cette paix si nécessaire pour maintenir la concorde qui doit régner entre citoyens: Mors aut libertas, « La mort ou la liberté ! » Voila votre devise.

Que la mort est glorieuse lorsqu’elle défend la liberté ! Que la liberté est d’un grand prix, lorsque, dans elle, nous trouvons le moyen d’affermir la religion, la concorde dans la société, l’aménité  dans les mœurs, la paix ou existe le trouble !

Voilà, sans doute, jeunesse d’Étoile, les motifs qui vous ont fait choisir cet exergue, motif louable, sans doute, mais qui ne doit pas vous porter à obtenir cette liberté que vous  paraissez désirer, en troublant le repos de vos concitoyens. Mais vous allez mettre votre gloire à pacifier les troubles  qui nous ont alarmés, vous formant à l`art militaire ; former ii vos cœurs à la vertu ; vous animer à réunir la, justice et la  paix, la faire régner sur la terre, afin que vous puissiez régner un jour avec elle dans le ciel. Ainsi soit-il !

Lequel discours fini, le sieur curé a fait la cérémonie de la bénédiction du drapeau qui était présenté par M. Antoine MELLERET, père, et il  célébré la sainte messe, après laquelle M. MELLERET a  dit :

Messieurs, vous m’avez fait l’honneur de me choisir pour  votre colonel. Ne croyez pas que l’orgueil me porte à vous exprimer les sentiments qui sont graves dans mon cœur. Ne ii vous attendez pas à un discourt fleuri : je n’ai reçu d’autre  éducation que celle de la simple nature. Permettez que je vous parle avec la franchise d’un vieux soldat.

Les armes que nous venons de prendre, mes amis, sont pour la défense de la Patrie, pour notre sécurité et celle de  MM. des ordres privilégiés. Pénétrons-nous de cette vérité,  citoyens vertueux : versons, s`il est nécessaire, jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour une cause aussi glorieuse. Si le malheur voulait qu’il y eut quelqu’un parmi vous qui adopta d`autres principes, qu`il soit l’objet de notre indignation et mépris !

Suivons toujours les instructions vertueuses de notre digne pasteur et aumônier : le pathétique de ses discours embellirait la vertu, si cela était possible. Regardez le drapeau,  qu’il vient de vous bénir : c’est le symbole de notre réunion  fraternelle et le signal de notre ralliement pour le service de la Nation.

                Après la réception des officiers, M. MELLERET a fait prêter serment, la main levée, à toute l’Assemblée : Jurons tous, leur a-t-il dit, sur l’autel de la Patrie, en présence de la Divinité que nous ne l`abandonnerons jamais, et que nous sacrifierons notre sang, notre vie pour notre Patrie, notre liberté, les justes prérogatives du Roy et la gloire du trône l

Lequel serment prêté, le Te Deum a été entonne et chanté avec solennité, ainsi que les prières que l’Église consacre pour le Roy. Lesquelles finies, les cris de : Vive la Nation ! Vive le Roy ! Ont été répétés avec transport. Toutes lesdites cérémonies finies, la troupe est sortie en ordre et s`est rendue sur le place ou elle s’était formée. Là, par les soins de MM. les officiers, il a été servi un repas champêtre, pendant lequel on a bu plusieurs fois à la sante de la Nation et du Roy avec la plus grande allégresse. Le repas fini, le drapeau a été conduit en ordre militaire et remis chez M. le colonel, ou il reste en dépôt, et de suite, il a été commandé une garde pour maintenir le bon ordre dans la cite, qui sera  pareillement montée toutes fêtes et dimanches pour le même  objet.

La joie a été si universelle, que les jeunes gens l’ont manifestée  par leurs danses, qui ont duré jusqu’à huit heures du soir, où il a été lire un superbe feu d’artifice.

Ainsi s’est terminée, sans trouble et dans la plus parfaite union  de tous les ordres cette journée mémorable que nous à notre postérité par le présent procès-verbal que nous avons signé à Étoile, le 10 août 1789 : MELLERET, colonel -  SAYN, colonel - PPZIER, MELLERET, capitaines - ROUX – SAYN, ainé – THOMAS – ROBERT – MORIER – TERRASSE – NAVELLE – GUÉRIN – BOURNAT – SERVAT – Jean POINT – MELLERET - BERNARD – CROZIER – CHAIX, aumônier, etc…etc.

(*) Qui portait : Mort ou Liberté !

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Date de dernière mise à jour : 08/07/2021

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