La vie communautaire à Mourras

midy Par Le 24/08/2023 à 17:55 0

Vie communautaire  80 ans : La vie communautaire à Mourras

La photo ci-contre : à gauche une grange sur laquelle sera accolé à l’atelier de fabrication de boitiers, à droite le corps de la ferme et entre les deux bâtiments  les baraques Adrian.

L’année 1943 doit permettre la rédaction de la Règle communautaire.

Elle est rédigée par Marcel Barbu qui la présente au Conseil général qui se réunit chaque mois et parfois le sujet est abordé lors des réunions de contact.

Dans les grandes lignes, Marcel Barbu s’appuie sur le fonctionnement pratiqué les mois précédents dans l’entreprise de Valence : les assemblées de contact en fin de semaine, l’organisation des ateliers et la nomination des chefs, et maintenant le contre-effort… Les nouvelles propositions sont aussitôt mises en place pour vérifier la faisabilité.

Ainsi, la proposition de salaire à la valeur humaine présentée par Robert Brozille sera immédiatement appliquée. Robert Brozille, se donne à fond dans la communauté (Marcel Barbu lui a demandé d’aller travailler à Besançon, à la fabrique de boites de montres Le Bélier, autre entreprise de Marcel Barbu, pour faire évoluer les pratiques des salariés qui rechignent, ils sont pour la lutte des classes : Marcel Barbu n’est-il pas un patron « paternaliste » disent certains).

Le salaire à la valeur humaine tient compte de l’engagement du compagnon dans la communauté, sa famille, la société… une note lui est collégialement attribuée qui apporte un complément de rémunération au salaire professionnel.

Vie communotaire à Mourras   

Marcel Mermoz, sitôt arrivé, s’attelle à organisation des plantations, du retard a été pris par les hommes qui ne savent pas cultiver.


Pomme de terre                             4 ha       production         40.000 Kgs

Blé                                                         2 ha                                         2.000   -

Avoine                                                 2 ha                                         2.000   -

Orge                                                     3 ha                                         3.000   -

Haricots                                              1 ha                                         1.200   -

Petits pois                                          ½ ha                                           800   -

Betteraves fourragères                               1 ha                                       20.000   -

Betteraves à sucre                         ¼ ha                                        4.000   -

Betteraves rouges                          ¼ ha                                        4.000   -

Garousses                                          1 ha                                         1.600   -

Poireaux                                             ½ ha

Choux                                                  ½ ha

Carottes                                             ½ ha

Maïs                                                      1 ha                                         1.000   -


Vie communautaire à Mourras  

Pour cela la ferme s’équipe de matériels (beaucoup de pioches). Un camion est arrivé permettant le transport des personnes et des marchandises.

Deux bœufs, Joli et Gaillard, pour le travail des champs ou tirer le camion en panne (photo ci-contre).

Le bétail est acheté : vaches, moutons, chèvres, lapins, volaille, etc. En cette période difficile, la ferme doit nourrir la communauté.

Pour les compagnes et les compagnons restés à l’usine, pensent que la semaine passée à Mourras sont des vacances. Des incompréhensions commencent à poindre. C’est à la ferme qu’est née l’idée de faire un bulletin pour faire le lien entre les compagnons de la ville et les compagnons des champs. Le titre est tout trouvé : Le Lien. Le premier numéro, d’avril 1943 permet de présenter l’activité de la ferme.

Plus d’informations sur Le Lien Vie communautaire à Mourras

Vie communautaire à Mourras  

Un atelier de fabrication de boites de montres est installé à Mourras, et le 27 juin 1943, la première carrure sort de l’atelier.

Sur la photo ci-contre, autour des compagnons, quelques personnes : Marcel Barbu et à sa gauche Pierrette et les enfants Barbu. À la gauche de Pierrette Marcel Mermoz et devant, tenant un enfant par les épaules, Joffre Dumazedier Vie communautaire à Mourras

Vie communautaire à Mourras   

Le contre-effort, travail à la ferme des compagnons, une semaine à tour de rôle, évolue. Les hommes trouvent la séparation difficile, il est décidé que les épouses fassent aussi une semaine à la ferme pour, principalement, prendre en charge la cuisine. Les hommes rechignent mois à aller passer une semaine à la campagne.

Ci-contre, construction de l'atelier


Vie communautaire à Mourras  

16 juillet 1943 puis le 15 août, réunion du Conseil général, suivi de l’Assemblée générale à Mourras. La soirée se termine avec les Compagnons de la musique (groupe faisant partie des Compagnons de France[1].

Sur la photo ci-contre on reconnait à gauche de la table, Pierrette et Marcel Barbu


Vie communautaire à Mourras  

Pendant les premières semaines à la ferme, les compagnons mangent dans la cuisine, étroite, de la ferme et le couchage était dans le foin d’une fenière proche.

Depuis l’arrivée de deux cabanes Adrian, l’espace ne manque pas.

L’une consacrée à la famille Barbu, et les réunions, l’autre de dortoir-réfectoire et plus si nécessaire.

Une bibliothèque est construite et remplie de livres venant de Valence.

Théâtre, musique, tout ce qui peut égailler les moments de détente.

Le sport n’est pas oublié. Des terrains sont délimités pour les jeux de ballon, rond ou ovale, avec et sans filet, et pour les boules.

[1] Après la guerre, ce groupe deviendra les Compagnons de la Chanson Vie communautaire à Mourras

La ferme de Mourras à Combovin, c’est le début du Vercors. Elle devient vite une étape pour ceux qui veulent rejoindre le maquis.

Ce n’est pas un camp clandestin, retranché, la communauté reste un lieu ouvert et les visiteurs sont nombreux et toujours bien accueillis.

Le 13 mai 1943, des camions bondés de soldats italiens font irruption sur le plateau de Mourras, fouillent la ferme, ne trouvent rien, et repartent.

Quelques mois plus tard, la communauté accueille des soldats italiens qui ont déserté.

En juillet-août 1943, la première école des cadres du maquis est organisée à Combovin. La journée, instruction militaire, tirs quand ils en ont les moyens, et les soirs, les weekends, les candidats passent leur temps à la communauté, participe aux conférences et aux cours, et, bien sûr, ne manque pas les soirées de divertissement.

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