Étoile-sur-Rhône 39-45

Cité rurale COMPAGNONS

La Compagnie d’Étoile est la première compagnie rurale des Compagnons de France : « ils ont trouvé dans ce cadre villageois l’ambiance nécessaire à la réussite de cette entreprise ».

L’armistice signé, la population reprend son souffle et pare au plus urgent. Pour réaliser la « Révolution Nationale » chère au maréchal Pétain, le gouvernement de Vichy va s’appuyer sur la jeunesse et les anciens combattants de 14-18 qui sont fidèles à leur chef.

Les mouvements existants ne rassemblent pas tous les jeunes. Beaucoup de jeunes, du fait de l’exode, sont déracinés, sans argent, sans travail, sans repères et sans espoir, c’est d’abord pour ces jeunes-là que naît l’idée des Compagnons de France après juin 1940, quand la France est écrasée et envahie par les Allemands.


Cité rurale Compagnons  

Sous l’impulsion d’Henry Dhavernas, inspecteur des finances et commissaire général par intérim des Scouts de France (1939-1940), et avec le soutien de dirigeants des mouvements de jeunes, trente-huit hommes et huit femmes représentant les mouvements  catholiques et protestants, les associations sportives et organisations politiques (jeunesse unioniste, Scouts, auberges de jeunesse, JOC , la CGT, le Parti Socialiste) décident de créer une association loi 1901, qui ne ressemble pas aux mouvements de la jeunesse hitlérienne ou la jeunesse fasciste, en dehors de toutes idées politiques, centrée sur les questions sociales.

Les statuts sont déposés le 26 juillet 1940 et les objectifs fixés dans son premier article sont conformes aux idées du gouvernement de Vichy :

Le rassemblement de jeunes Français désireux de participer au relèvement matériel et moral du Pays en offrant leur concours aux services d’aide aux réfugiés et aux prisonniers ; et, généralement, toutes initiatives et réalisations propres à associer les jeunes au service du Pays sous l’égide du ministère de la Famille et de la Jeunesse.
Ces mouvements se retrouvent du 1er au 4 août pour élaborer la « Charte de Randan  » qui répond aux soucis de chaque mouvement : continuer d’exister.

Considérant que le malheur de la France et le désarroi de la jeunesse imposent qu’un effort vigoureux soit immédiatement entrepris pour :
-    Aider chaque adolescent à répondre à sa vocation personnelle d’homme et de Français ;
-    Lui faire prendre conscience de la mission propre de la France ;
-    L’engager dans une action enthousiaste et fraternelle pour le relèvement de son pays.

Le siège social, fixé à Vichy au début, est transféré à Crépieux-la-Pape  près de Lyon en octobre 1940 pour se soustraire du « poids politique local », où « tout doit se dire à voix basse ».

Dans la foulée de la rédaction de la Charte, le premier stage de formation pour les Chefs Compagnons se déroule du 9 au 14 août 1940.

En cette période de chômage, les candidats ne manquent pas et il faut faire vite, aucun contrôle des candidats, dans les premiers stages se mêlent officiers, militants CGT, socialistes, hauts fonctionnaires, anciens chefs de la jeunesse, ce qui posera quelques problèmes d’unité du mouvement dans les mois suivants.


Mais comment organiser en peu de temps l’accueil des jeunes ?
Après leur stage d’une semaine, les nouveaux chefs compagnons rejoignent leurs « pays » pour créer les premiers groupes. Après une dizaine de stages, le développement du mouvement peut se faire sur l’ensemble de la France non occupée.

Le chef, tout frais formé, choisit le lieu où il créera une compagnie. Seul, il doit trouver 30 à 50 jeunes, un chantier, des outils, un hébergement, tenir les comptes et encadrer ces nouveaux membres. Il peut compter sur les autorités locales et les mouvements de scoutisme qui se sont engagés à aider le démarrage du mouvement Compagnons pour organiser des veillées, des séances de cinéma, des conférences avec des personnes de la maitrise nationale.


Mais ils ne sont pas encore nombreux, voici un témoignage :
« Cinq-cents francs dans la poche, quelques affiches et journaux Compagnons et… une culotte courte ; j’avais alors trente ans et beaucoup de cheveux, c’est-à-dire que le port de cette culotte représentait un gros effort. Il n’était encore jamais venu de Compagnons et j’étais regardé comme un phénomène, d’autant plus que la température de cet hiver 1940-41 n’était pas des plus propices à cette tenue. Peu importe je la conservais et je dois avouer que, n’étant qu’un homme, je dois à cette petite culotte une partie de ma formation morale : il n’y a rien de tel que de se sentir regardé pour bien se tenir. Muni de ce petit bagage et de ces belles résolutions, il fallait se lancer tête baissée dans l’aventure… »

Avant même de penser à la structuration du mouvement et au programme, il faut répondre aux urgences dans une France totalement désorganisée.

C’est avec l’aide des structures existantes que sont créés les chantiers, des assemblées de jeunes. Chaque chef mis à la disposition du mouvement est doublé d’un adjoint venant d’une autre origine et complémentaire.

La doctrine ne viendra pas d’en haut, c’est par l’expérience des chantiers, des réalisations dans les communes que se forgera « l’idée compagnons ».

La doctrine doit correspondre à la France que les jeunes veulent bâtir aujourd’hui. Le but n’est pas de définir la France de demain mais de former les cadres qui feront la Révolution.

Une loi du 11 octobre 1940, concernant la main-d’œuvre sans emploi, permet aux collectivités locales de les employer pour des travaux non-spécialisés : entretien des routes, défrichage…

Les Compagnons de France sont naturellement le lien entre les communes et les jeunes. Les premiers chantiers voient le jour. Pour multiplier les possibilités d’accueil, le décret du 21 décembre 1940 va permettre de créer des chantiers pour les jeunes directement rattachés au secrétariat national.  

Tous les jeunes garçons sont accueillis : au début 70 % sont réfugiés et viennent de tous les horizons qui va de la franche crapule au pauvre garçon victime de la débâcle, ce qui ne facilite pas la tâche.

Les jeunes réfugiés sans travail sont moins nombreux que prévu et la Révolution Nationale prend corps. Le mouvement Compagnons doit repenser ses actions, ne plus se limiter à l’organisation de chantiers, les Chantiers de jeunesse répondent à ce besoin, mais s’étendre aux 80 % de jeunes qui ne sont dans aucun mouvement.


Les Compagnons de France s’ouvrent

En début 1941, les statuts modifiés ne parlent plus d’aide aux réfugiés, mais : « grouper les jeunes Français désireux de participer au relèvement matériel et moral du Pays dans l’esprit de la Révolution Nationale ; donner à ces jeunes Français une formation physique, professionnelle et morale propre à les associer au service du Pays ».

C’est ainsi que nait le Compagnonnage des Cités. En adoptant la Révolution Nationale, le mouvement suit les directives du gouvernement, accueille toute la jeunesse et aussi s’émancipe des autres organisations qui l’ont créé.

Le nom des « Compagnons de France » porte à confusion avec les Compagnons du devoir, ou Compagnons du tour de France. « Compagnon » est un terme de métier. Il désigne ceux qui vivent, souffrent, se réjouissent autour d’un ouvrage. Pour le nouveau mouvement des « Compagnons de France », le travail commun est le relèvement du pays.

Le 10 novembre 1940, les dirigeants Drôme-Ardèche des Compagnons de France organisent à Étoile une veillée en présence d’A. Duplanil, conquérant Drôme Ardèche et André Noël, chef de baillage, cette réunion a un beau succès. Ils reviennent le 24 novembre, à l’initiative du maire qui invite tous les jeunes à une rencontre à 18 h à la mairie, c’est l’occasion de solliciter quelques jeunes parmi les plus âgés pouvant encadrer la nouvelle compagnie qui se dessine.

Le 1er décembre, deux jeunes sont délégués par les compagnons pour partir en formation de chefs de compagnie.


Organisation de la jeunesse
À Étoile, les activités sont organisées pour les jeunes du village et les jeunes de la plaine. Ils sont aussi dispersés dans plusieurs mouvements. Une société sportive de basket (2 équipes) ayant comme animateur l’instituteur Monsieur RICHAU
Des groupes de jeunesse confessionnels catholiques et protestants, les catholiques prédominent.

En février 1941, il est décidé de créer un Comité consultatif de la jeunesse comprenant :
Monsieur BELLIER Maire,
Monsieur l’Abbé KAYSER curé,
Monsieur PELOUX pasteur,
Les instituteurs laïques et libres,
Madame CHAUX,
Monsieur ÉCHINARD archiviste et conseiller juridique,
Monsieur Arthème   MARGERIE président de la Société sportive des Josserands
Jacques VIOGEAS Compagnons et Yves MARGERIE
Mademoiselle LERISSE jeunes catholiques, et MICOUD
Mademoiselle PELOUX jeunes protestants
Docteur PLANAS délégué local.

Une réunion de tous les jeunes est organisée le 23 février, presque 200 répondent à l’invitation, ce qui est un beau succès pour une population de 2 000 habitants.

Un programme d’activités sportives et sociales est élaboré et comprend :
1° création de terrains sportifs, jeunes gens et jeunes filles sur deux terrains distincts. L’aménagement des terrains étant effectué par les jeunes gens avec le concours des Compagnons de France et de l’association sportive.
2° fondation d’une chorale groupant toutes les jeunes filles.
3° création d’un service d’entraide social avec les groupements existants.
Cycle d’éducation sociale de la jeune fille. Cours ménagers avec séance de cuisine : les plats étant entre quelques familles indigentes, les gâteaux envoyés aux prisonniers.
Cours de formation de servantes sociales bénévoles (notion d’hygiène, de puériculture, de soins d’urgence).
4° Création d’un cycle de conférences éducatives par des conférenciers de valeur.
5° Proposition de l’équipement en maison de jeunesse d’une partie de l’hôpital inoccupé depuis de nombreuses années.


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Si le maire et le délégué local insistent bien sur le devoir des jeunes en vers les prisonniers qui ne faut pas accuser de «  lâcheté », le soutien de leur famille et la meilleure aide c’est de leur préparer une France neuve, c’est la proposition la création d’une maison de la jeunesse qui a eu tous les suffrages à l’applaudimètre, ce qui oblige le Comité d’apporter des précisions : 10 000 frs pour les réparations et l’aménagement et 800 frs par an pour la location (le bâtiment appartient à la Commission Hospices).

Dans le registre des délibérations du Conseil Municipal, à trois occasions, il est fait référence aux Compagnons de France.

Le 24 novembre 1940 : Le maire soumet au Conseil Municipal une demande de travail formulée par le groupement des Compagnons de France.
Le Conseil Municipal autorise le Maire à utiliser la main-d’œuvre Compagnons de France pour les travaux sur les chemins. C’est souvent autour d’un chantier que se forme un groupe de jeunes, la commune participe financièrement au coût des travaux.

Le 6 juillet 1941 : Il y a un manque de main-d’œuvre pour le travail des champs et les Compagnons de France ne sont pas suffisants (parmi les Compagnons, il y a de nombreux fils d’agriculteurs) :
-Considérant qu’étant donné la pénurie de la ficelle pour lieuse, 409 kg attribués à la commune alors qu’une quantité d’au moins 5 000 Kg serait indispensable, les cultivateurs se trouvent dans l’obligation de laisser leur moissonneuse-lieuse en chômage et de revenir aux coutumes anciennes de moissonner à la faux et de lier les gerbes avec de la paille et que ce mode d’attache demande une main-d’œuvre très nombreuse et presque spécialisée.
-Considérant que la main-d’œuvre Compagnons mise à la disposition de la commune, bien que pleine de bonne volonté, se trouve insuffisante et manque d’expérience.
-Considérant que la main-d’oeuvre fournie par le groupement d’Étrangers stationné à Crest est totalement inapte aux travaux agricoles et particulièrement aux travaux de moisson (le 352e Groupe de travailleurs étrangers (GTE) de Crest est composé de ressortissants de 14 nationalités).
-Considérant que seuls d’anciens cultivateurs rompus dès leur plus jeune âge aux travaux agricoles peuvent s’adapter utilement à ces travaux.
-Considérant qu’une équipe d’au moins 50 unités serait indispensable pendant une période de 15 jours, commençant immédiatement.
Suite à toutes ces considérations, le Conseil Municipal demande que le préfet réquisitionne toutes les personnes ayant de l’expérience agricole et travaillante à d’autres tâches dans les usines ou aux chantiers de jeunesse soient mises à la disposition des agriculteurs.

Le 27 décembre 1942 : Le Maire expose au Conseil Municipal que la coopération agricole chargée des formalités de l’enquête agricole du mois de novembre, n’ayant pas pu se procurer une secrétaire et prétendant n’avoir aucun crédit pour ce travail, il a dû faire appel au groupe communal des Compagnons qui a bien voulu se charger de l’établissement des fiches de chaque cultivateur, demandant simplement qu’il leur soit accordé une subvention pour compléter la bibliothèque mise à la disposition du public.
-Le CM considérant que le groupe (Compagnons) a pris beaucoup de zèle pour l’accomplissement du travail qui lui était demandé. Vote une subvention de 250 frs à prélever sur le crédit dépenses imprévues et sera mandaté au nom du Chef de Cité André Laurent. André Laurent est le frère de Pierre Laurent, chef de baillage. André ne s’engagera pas dans la Résistance.
-La Corporation paysanne est créée le 2 décembre 1940. Elle regroupe l’ensemble des catégories sociales agricoles : propriétaires, fermiers, métayers, salariés. Deux fois par an, mai et novembre, les agriculteurs doivent déclarer la surface exploitée, le cheptel, les récoltes ainsi que leurs besoins en engrais, aliments pour le bétail, ficelle de lieuse, sulfate de cuivre.

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Disposer de six photographies d’une cérémonie à Étoile pour la fête de Jeanne d’Arc est assez rare. Bien qu’aucune date ne soit indiquée, il est   difficile de déterminer si cela se passe en 1941 ou 1942.

 

Les photographies sur la fête de Jeanne d’Arc publiées, font partie de la collection Christian Margerie.

 

 

L’église d’Étoile est l’une des rares à posséder un vitrail de Jeanne d’Arc en armure, avec la légende : 1914•À NOS GLORIEUX MORTS•1918

Atelier C. THOMAS et E. ARMAND, peintres-verriers, VALENCE

(collection Michel Chaudy)


Est-ce en 1942 ? Marcel Mounier qui tient le cheval par la bride (sur les photographies dans les pages suivantes) est aux chantiers de jeunesse, donc ce serait en 1941.

Est-ce en 1941, les mouvements n’ont que quelques mois d’existence et ne sont pas prêts pour organiser un grand événement pour la fête de Jeanne d’Arc le dimanche 11 mai, ce n’est pas que les idées manquent mais le temps, et ce même jour, la section d’Étoile de la Légion Française des Combattants participe au rassemblement à Valence. Donc la fête peut se situer en 1942.
Une autre raison qui peut confirmer 1942, ce sont les appels de la section de la Légion d’Étoile dans la presse les 6 et 7 mai 1942 :
« Le président de la Légion invite les légionnaires à assister à la fête nationale de Jeanne d’Arc le 10 mai prochain. À 11 heures réception de Jeanne d’Arc et de son escorte ». Et c’est bien d’une réception de Jeanne d’Arc qu’il s’agit sur ces photographies.

D’après certains témoignages, la cérémonie s’est déroulée deux fois : en 41 et 42.
Quelle que soit l’année, ce rassemblement est une réussite. Tout le monde c’est mobilisé.


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Pour l’organisation de la fête de Jeanne d’Arc, le maire convoque les membres de la Légion, des Compagnons de France et toutes les associations. À Étoile, quand il s’agit de faire la fête, toutes les divergences s’effacent et les idées ne manquent pas.

En quelques mots, le maire situe les intentions du gouvernement et présente l’affiche qui a été utilisée en 1941 : POUR QUE REVIVE EN NOS COEURS L’ÉLAN DE JEANNE QUI, À 18 ANS, SAUVA LA FRANCE.

C’est au tour de quelques membres de la Légion de faire revivre leur participation à l’important rassemblement de Valence le 11 mai 1941, à la salle Sainte-Madeleine, le discours du colonel Henri Tessier, président départemental, l’intervention du préfet de la Drôme et les 270 fanions des sections communales rassemblés autour du drapeau.

Pour le 10 mai 1942, Étoile peut organiser aussi un événement remarquable. Il ne faut pas chercher loin, les jeunes compagnons proposent un défilé avec Jeanne sur un cheval. Et une jeune fille lorraine se prénomme justement Jeanne. Quoi de mieux !
Jeanne refuse net cet honneur, sa jeune sœur Angèle est d’accord pour la remplacer.

La famille de Jeanne et d’Angèle, 2 garçons, 2 filles, est arrivée en 1940 à Étoile fuyant les Allemands qui ont annexé la Lorraine.
Le père est cantonnier à Étoile, Angèle garde les enfants de la famille Ducros. L’un des garçons fera partie de la 4e compagnie des FFI et restera à Étoile après la guerre.

Madame Chaux, habitante place du Centre, prend l’organisation d’un atelier de couture pour fabriquer des costumes aux douze jeunes filles qui accompagneront Jeanne. Elle se charge personnellement de la tenue de Jeanne et fabrique à cette occasion une croix de Lorraine que Jeanne porte fièrement au cou.

Le cheval blanc du père Mounier fera l’affaire. Angèle n’a jamais montée sur un cheval, le lieutenant André Capdeviol, aviateur, démobilisé en 1940, qui passe quelques jours chez des amis à Étoile, lui apprend à se tenir sur le cheval.
André Paul Capdeviol est né le 3 avril 1916 à Grenoble, son père, ébéniste, s’installe à Étoile son village natal. En 1934, il entre à l’école des sous-officiers du personnel navigant à Istres. En 1939, il devient officier pilote d’avion de chasse. André Paul Capdeviol se marie à Alger le 16 novembre 1944, il décède brutalement de maladie le 13 juillet 1945. Dans la mémoire des étoiliennes, c’était un beau jeune homme dont toutes les jeunes filles étaient amoureuses. Il parait que le costume militaire y était pour quelque chose. Sur les documents militaires son nom prend deux L, est-ce son passage dans l’aviation ?

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Le dimanche, sous un soleil voilé, le cortège se prépare sur la petite place du Théâtre, devant la salle des fêtes et située à une cinquantaine de mètres de l’église.
Derrière Jeanne, nous voyons le clocher et entre les deux, le jardin de la cure. Angèle un peu crispée, se tient raide sur le cheval pourtant bien docile.


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Marcel Mounier, jeune compagnon tient la bride gauche du cheval qu’il connait bien, descend lentement la rue Vente-Cul et passe sous le porche qui donne sur la place de l’église.


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À la sortie de la messe dite en ce jour de la Sainte Jeanne d’Arc, les filles d’honneur habillées de blanc et portant un panier de fleurs, précédant Jeanne, forment une haie derrière laquelle se masse la population.
La mise en scène est réussie, Jeanne d’Arc sur son cheval blanc apparaît soudain à la population.


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Les applaudissements fusent, le cheval frémit, Henri Blachier, à droite du cheval sur la photo, autre compagnon, se précipite et maintient fermement le cheval par la bride. Yves Margerie, au premier plan, à gauche, est satisfait du tableau. Parmi les spectateurs on remarque la présence de Jules Bellier.


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Le cortège prend la direction de la Grande Rue et s’arrête quelques instants devant la plaque commémorative des morts de 14-18 située sur le mur de l’église.
La Croix de Lorraine portée par Angèle n’est pas un clin d’œil aux FFI qui n’existaient pas encore mais bien un rappel de Jeanne fille de Lorraine.


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 En haut de la Grande Rue, au monument de la Fédération, Angèle dit quelques mots sur Jeanne d’Arc, les jeunes, et la nécessité de se rassembler.

Le cortège redescend la Grande Rue toute la population est là. Les Compagnons de France en tête encadrent les filles d’honneur : Lucien Daspres (1) suivi d’André Marquet (2) que l’on distingue à l’insigne du coq sur la poche gauche de la chemise.


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Vers midi, rassemblement sur la place de la République pour la réception de Jeanne d’Arc avec son escorte...


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... et le salut aux couleurs dirigé par Yves Margerie (de dos, ci-contre).

L’après-midi, séance récréative au profit des prisonniers.

En 1943, la célébration est plus modeste, quelques prises de paroles dont celle de Pierre Laurent pour remobiliser les jeunes d’Étoile.

Pierre Laurent, habitant le bourg, chef de baillage nord Drôme assure le développement sans diriger directement la compagnie d’Étoile.
Rapidement deux groupes se forment.
Le premier chef de Cité est Yves Margerie, comptable à Valence. Jacques Bellier assure l’encadrement du groupe des Josserands.
Après le départ d’Yves Margerie aux chantiers de jeunesse, il est remplacé par André Laurent, puis en août 1943, quand les compagnons de France sont en perte de vitesse, Jacques Bellier devient chef de Cité d’Étoile. Jacques Bellier fera aussi son temps aux Chantiers de jeunesse.

1940 :
-Dimanche 10 novembre, première veillée de la jeunesse.
-Dimanche 24 novembre, à 18 h : Réunion des jeunes à la mairie pour constituer le groupe des Compagnons de France à Étoile et sollicitation de volontaires pour devenir chef compagnon. Ce même jour, le maire demande l’autorisation au Conseil Municipal d’utiliser la « main-d’oeuvre » des jeunes compagnons pour des travaux d’élagage sur les routes.

1941 :
-Dimanche 19 janvier : Réunion des compagnons à la salle de la mairie à 18 h.
-Samedi 25 janvier : Réunion des Compagnons de France des Josserands à la salle des conférences14 à 20 h. C’est une salle dans l’école des Josserands.
-Dimanche 26 janvier : Réunion des Compagnons de France du bourg à la salle de la mairie à 17 h.
-Samedi 1er février, à 20 h : Réunion du groupe des Compagnons de France des Josserands, à la salle des conférences.
-Dimanche 2 février : À la salle de la mairie, réunion des Compagnons à 9 h pour préparer la remise du drapeau qui aura lieu le dimanche suivant. Le soir à 20 h veillée des compagnons.
-Samedi 8 février : Veillée compagnons pour le groupe des Josserands, à 20 h, Salle des conférences.
-Dimanche 9 février : Rassemblement des Compagnons de France à 10 h pour la remise du drapeau par les chefs du Valentinois.
-Samedi 15 février à 20 h 30 : Veillée des compagnons des Josserands.
-Dimanche 16 février, à 9 h : Salut aux couleurs, 9 h 15 hébertisme, 1ère séance et à 20 h 30, veillée compagnons.
-Dimanche 23 février : Journée des jeunes et des prisonniers organisée nationalement. Rassemblement de tous les jeunes à la mairie, en présence du président de la Légion Française des Combattants d’Étoile, du curé, du pasteur, des instituteurs des écoles laïques et libres, du notaire (conseiller juridique). Les jeunes sont invités à s’inscrire aux activités artistiques et musicales, et pour les jeunes filles, à l’éducation féminine sociale et ménagère. Ces activités seront animées par la première compagnie rurale des Compagnons de France d’Étoile. Il est annoncé la création d’une maison de jeunes. À 19 h 30, veillée des compagnons
-Samedi 1er mars : Aux Josserands, veillée des compagnons à 20 h 30 et préparation de leur participation au chantier le lendemain.
-Dimanche 2 mars, 9 h : Salut aux couleurs, 9 h 30 chantier. Le soir à 20 h 30, veillée des compagnons.
-Samedi 15 mars, à 20 h 30 : Veillée des compagnons des Josserands.
-Dimanche 16 mars : Salut aux couleurs à 9 h 30, suivi d’un chantier et veillée à 18 h 30.
-Samedi 22 mars à 20 h : Veillée des compagnons des Josserands.
-Dimanche 23 mars, à 10 h : Salut aux couleurs, présence des compagnons en tenue hébertisme. À 19 h veillée, suivi d’un feu de camp ouvert à tous les jeunes garçons et filles.
-Samedi 29 mars, aux Josserands : Veillée des compagnons.
-Dimanche 6 avril : Les compagnons apportent leur aide à l’organisation du challenge de basket organisé par l’association sportive d’Étoile.
-Jeudi 1er mai : Rassemblement à la salle des fêtes15 à 15 h pour « commémorer dans l’union et la concorde la fête du travail ». Prises de parole de Louis de la Boisse, président du syndicat agricole et du docteur Jean Planas sur le but de la rénovation de la jeunesse. À 17 h radiodiffusion de l’allocution du maréchal Pétain.
-Dimanche 18 mai à 13 h 30 : Rassemblement, salut aux couleurs, promenade. Le soir feu de camp et veillée.
-Dimanche 11 mai : Fête de Jeanne d’Arc
15 Actuellement la Chapelle des Pénitents Blancs
-Dimanche 15 juin : Ramassage de livres pour les prisonniers après la montée des couleurs à 9 h 30 jusqu’à midi. Après-midi fête des mères, chants des compagnons.
-Vendredi 26 septembre : Les compagnons sont présents au km 110, sur la Nationale 7 au hameau de la Paillasse, pour saluer le passage de la Flamme. La Légion d’Étoile a organisé un relais pour la Flamme venant de Vichy que le maréchal Pétain a allumée pour le premier anniversaire de la Légion.
-Dimanche 28 septembre : Journée du baillage nord Drôme. Présence des délégués des cités de Valence, Romans, Barbières, Allex, Grâne, Crest, Aouste-sur-Sye, Étoile sous la responsabilité de chef de pays Peyroulet. 9 h rassemblement sur la place de la République, 9 h 30 : Levée des couleurs, 13 h 30 tous sur le terrain de sport pour des jeux, des chants. La journée se termine par un feu de camp sur la place d’Armes.
-Dimanche 21 décembre : Fête des compagnons à 15 h au profit du Secours National. Appel du chef Pierre Laurent à tous les jeunes d’Étoile car il y a du travail en perspective pour redresser le pays.
-Dimanche 28 décembre : Arbre de Noël et séance récréative à la salle des fêtes.

1942 :
-Dimanche 3 mai : Conférence à 18 h à la salle de la mairie, par Coureau, chef de pays du Valentinois des Compagnons de France sur les questions sociales.
-Dimanche 10 mai : Fête de Jeanne d’Arc.
-Samedi 21 novembre : Réunion à 20 h 30 pour l’ouverture de la campagne d’hiver.
-Dimanche 27 décembre : Le Conseil Municipal décide d’allouer une aide de 250 frs aux Compagnons de France d’Étoile pour le travail réalisé auprès de la corporation paysanne pour l’enquête agricole du mois de novembre. Cette somme est versée à André Laurent (frère de Pierre), chef de cité, pour réaliser une bibliothèque.

1943 :
-Dimanche 9 mai : Rassemblement des Compagnons de France pour la fête de Jeanne d’Arc, prise de parole de Pierre Laurent, chef de baillage.
-Semaine du 3 août : Les jeunes sont invités à s’inscrire pour les cours de secourisme Croix-Rouge auprès de Jacques Bellier, chef de cité des Compagnons de France d’Étoile. Les cours sont donnés par Antoine Péru, à l’école des garçons, et débutent le dimanche 8 août. À la fin du mois, les diplômes sont remis à mesdemoiselles Violette Verd, Raymonde Peyrard, Marie-Louise Chambon et Élise Pourret, toutes de l’École Ménagère d’Étoile.

1944 :
-En janvier 1944, lors de la dissolution des Compagnons de France, il n’y avait plus de jeunes d’Étoile dans ce mouvement.

Cité rurale Compagnons  

Yves Margerie, chef de la Cité Compagnons prend son rôle très au sérieux.

Dans un petit carnet, il note les réunions des compagnons, les noms des présents ainsi que les chansons du patrimoine français que les groupes doivent apprendre. Plus de vingt chansons : Les enfants d’Étoile, Farandole Dauphinoise, La Bourgogne, Vive la Champagne, Fanchon, Sur la route de Dijon, Par les monts et par les plaines, La joie Compagnon, Maréchal ! Nous voilà ! Etc.


Cité rurale Compagnons

Les enfants d'Étoile
 

Notre cœur est plein d’allégresse
De nos amours et de nos chants
Nous bannissons toute tristesse
Ainsi sommes-nous triomphants.
II
Nous naissons tous en bonne étoile
Nos premiers cris sont des refrains
Aussi les fiers enfants d’Étoile
Ne connaissent point les chagrins.
III
Rions-nous des hommes moroses
Dont l’affliction est le seul bien
Les chemins sont couverts de roses
Sous notre beau ciel étoilien.
R
Amusons-nous quoi que l’on dise
Car la gaité fait rajeunir
Et nous avons comme devoir
Vive la joie et le plaisir


Les chansons des Compagnons : Nos amours et nos maisons et La joie Compagnon

Cité rurale Compagnons

Cité rurale Compagnons

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Au chantier de jeunesse Yves Margerie a conservé ce carnet lors de son incorporation au Chantier de jeunesse. Les jeunes sont incorporés dans la région où ils habitent, Étoile fait partie de la province de Provence dont le siège est à Marseille. Il participe à deux groupements, le N° 17 à Montrieux près de Méounes dans le Var dont le siège est à Hyères, et le groupement 13 qui est basé à Cavaillon dans le Vaucluse. Yves Margerie effectue des chantiers, apparemment comme chef d’équipe à Cavaillon, puis à Lagnes dans le Vaucluse le 29 août 1941, puis il est en stage à Mirandol (Vaucluse) le 1er septembre 1941. Sur son carnet il rajoute quelques nouvelles chansons dont l’hymne du groupe 13.

Cité rurale Compagnons

De Vaucluse à la Durance


Par-dessus le Lubéron
Au Mistral de l’espérance
Réalisons l’unisson
R
France chère, France fière
Bien que meurtrie
Grâce à nous tu revivras
Par l’effort de tes fils
II
Jeunes du groupement 13
Par nos chants et nos travaux
Couvons dans nos cœurs la braise
D’où jaillit le feu nouveau
III
Quand vous quitterez ces terres
Plus virils et plus unis
Nous relèverons les pierres
Dont la France était bâtie.

1943 est une année importante pour les jeunes compagnons d’Étoile. Ils ne sont pas informés des choix fais quelques mois plus tôt par les chefs du mouvement, mais ils ne s’étonnent pas d’entendre parler de plus en plus souvent et précisément du maquis, là où des jeunes trouvent refuge pour ne pas partir en Allemagne. Ils s’expriment, ils se découvrent, ce qui permet à leurs chefs de confier quelques missions à certains.

En 1944, le groupe constitué par Pierre Laurent se retrouve régulièrement chez André Bergeron pour se familiariser avec les armes anglaises prêtées par le docteur Jean Planas.
Au 6 juin 1944, ils sont une poignée à sauter le pas et rejoindre le maquis, soit, pour le plus grand nombre, dans la 6e  compagnie dirigé par le capitaine Georges Brentrup (Ben) avec les lieutenants Laurent et Micoud, soit pour quelques-uns à la 4e ompagnie dirigée par la capitaine Jean Planas (Sanglier).

Les noms qui suivent sont ceux recueillis dans différents journaux, ouvrages et documents, il manque parfois le prénom, un titre, des lieux, des responsabilités sont plus développées que d’autres Espérons que cet ouvrage délie quelques langues et dépoussière quelques archives. Quand cela est possible, nous faisons le lien avec l’organisation de la Résistance. Soit la 4e Compagnie dirigée par le Dr Jean Planas, soit la 6e compagnie dirigée par Georges Brentrup.

Les sources principales :

- Nous étions cent cinquante maquisards de Lucien Micoud, 6e  Cie (LM, suivi du numéro de page)

- La documentation prêtée par Michel Planas, 4e Cie (MP)

- Le journal La Dépêche Dauphinoise : 1940 à 194419 (DD)

- Le carnet de notes d’Yves Margerie (YM) comprend le nom des jeunes qui ont participé à des réunions, pour certains, par curiosité.

Allibert, (YM)

Marcel Anterion et son frère André (YM)

Lucien Barde, (YM)

Jacques Bellier, (Petit Dauphinois du 3 août 1943) né en 1921 à Étoile, fils du maire de la commune, est chef de la Cité des Compagnons de France en fin 1943.

André Bergeron, (YM)

Henri Achille André Blachier, (MP, YM) né le 12 février 1923 à Livron, ouvrier agricole. Il est sur la photographie de la Fête de Jeanne d’Arc à Étoile, il tient la bride droite du cheval. Il est parti au Chantier de jeunesse qui travaillait à la base aérienne de la Trésorerie à Chabeuil. Lors d’une permission, il rencontre le Docteur Planas à Étoile qui l’invite de rejoindre le maquis. Il fait partie de la 4e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme, 2e Classe. A la libération, il s’engage pour le temps de la guerre et participe à l’occupation de l’Allemagne.

Lucien Bois, (LM : p 21, 197, YM), né le 28 décembre 1926 à Étoile, Fait partie de la 6e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme.

Pierre Bouix et son frère Marcel (YM)

Marcel Bouvier (YM)

Lucien Chastang (YM)

Lucien Chaudier (YM)

Joseph Chaux (YM)

Chazel (YM)

Fernand Chérion, (LM : p21), né le 30 janvier 1900 à Étoile. Fait partie de la 6e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme

André Cleyssac (YM), Témoignage personnel, né en 1925 à Étoile, ses parents sont fermier de Mr Jules Bellier au Chez. Le soir et les jeudis, rassemblement des jeunes à l’école des Josserands (hameau d’Étoile) avec le chef Jacques Bellier. Ils levaient le drapeau, chantaient et se réunissaient dans la cantine de l’école. Fait partie de la 4e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme.

L. Crouzet (YM)

Aimé Crouzet (YM)

Marcel Crouzet (YM)

Lucien Daspres, (LM : p21, 198, YM), Étoile. Fait partie de la 6e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme.

Paul Daspres (YM)

Jean Dellier (YM)

Gilbert Dellier (YM)

Duclos (YM)

Jean Durant, (YM), Fait partie de la 4e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme, tué le 6 juin 1944, lors de l’accrochage avec les Allemands.

André Ecoiffier, (LM : p198), né le 11 février 1920 à Beauvallon (Drôme). Fait partie de la 6e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme.

P. Faure (YM)

Henri Faye (YM)

Léo Fournier (YM)

Hubert Gasquet (YM)

H. Imbert (YM)

André Jalla (YM)

André Laurent, dans la délibération du Conseil Municipal d’Étoile-sur-Rhône du 27 décembre 1942 il est cité en tant que chef de la cité Étoile des Compagnons de France. Frère de Pierre Laurent.

Pierre Laurent, (LM : p20, 200, YM, DD), né le 5 avril 1915 à Étoile. Chef de baillage aux Compagnons de France, Valence et la vallée de la Drôme. Étoile a été une cité importante pour les Compagnons de France et un centre de Résistance. Fait partie de la 6e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme, il dirige la 3ème section. Après la libération il s’engagera dans l’armée.

Pierre Lespey (YM)

Bruno Yves Margerie, né le 2 février 1921 à Étoile. Chef de Cité des Compagnons de France. Il a participé à un coup de main pour récupérer des armes à Étoile le 6 juin 1944.

André Marquet, (LM : p21, 200, YM, et entretien du 22 décembre 2009 à Combovin), né le 2 octobre 1926 à Étoile. Fait partie de la 6e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme.

Édouard Mavet (YM) Fait partie de la 4e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme. Le 6 juin 1944 il est dans le même groupe que Jean Durand, lors de l’accrochage avec les Allemands il arrive à s’échapper avec André Cleyssac.

Lucien Micoud, Né le 15 juillet 1914 à Senlis (Oise), ses parents habitent Romans. Il passe les premières années de la guerre en Haute-Savoie où il participe à la récupération et la cache d’armes et aide au passage de clandestins en Suisse. À Valence il est adjoint de Gustave Coureau et chef de baillage, il participe aux manifestations se déroulant sur la commune d’Etoile.

Pierre Laurent et Lucien Micoud suivent le même stage de trois semaines à l’école de cadres de Saint-Sorlin-en-Valloire du 1er au 31 octobre 1942.

André Montellier, (YM), né le 12 décembre 1925 à Étoile, groupe des Josserands des Compagnons de France d’Étoile.

Gaston Moulin, (YM)

Marcel Édouard Mounier, (MP, YM), est né le 3 avril 1921 à Étoile. Il tient la bride de gauche du cheval sur la photo de la fête de Jeanne d’Arc en 1942 à Étoile. Cette photo date de 1941, car le 11 novembre de la même année, il part aux Chantiers de jeunesse à Cavaillon. Il fait un peu moins de 8 mois, il est libéré comme tous les agriculteurs pour faire les foins en juin

1942. À son retour, il ne reprend pas contact avec les Compagnons de France. Le 6 juin 1944, il rejoint la 4e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme au maquis de Vaunaveys-la-Rochette et connaitra les griffes de la Milice. Voir l'article « La tentation du lapin »La tentation du lapin

Georges Nicolas, (YM)

Alain Olagnon, (LM : p21, 200), né le 19 avril 1926 à Étoile. Compagnon de France à Étoile. Fait partie de la 6e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme. Il est blessé le 27 juillet 1944 lors de la bataille de Givors, il est conduit à l’infirmerie établie à Plan-de-Baix avec le gazogène de la Communauté Barbu conduit par Marcel Mermoz.

Louis Olagnon, (LM : p21, 200), né le 15 février 1915 à Étoile. Compagnon de France à Étoile. Fait partie de la 6e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme.

Jean Peloux, (YM), né le 29 août 1923 à Damazan (Lot et Garonne), dans un courrier20, son père pasteur à Étoile, tente de faire libérer son frère Samuel prisonnier.

Roure, (YM)

Marcel Rouveyrol, (YM)

Albert Thuile, (YM)

Marcel Vandestein, (YM)

Paul Vernet, (YM)

Charles Vigoureux, (LM : p21, 201, YM, AP), né le 2 décembre 1924 à Allex (Drôme). Compagnons de France à Étoile. Fait partie de la 6e Compagnie du 2e bataillon des FFI de la Drôme.

Jacques Viougeas, (YM) né le 21 octobre 1934 à Étoile.

De passage à Étoile :

Noël André, Chef de commanderie aux Compagnons de France, à Montélimar, arrêté et fusillé par les allemands le 29 novembre 1941.

Gustave Coureau, Chef du pays du Valentinois, Valence.

A. Duplanil, (DD), Conquérant Drôme Ardèche - 1940, Valence.

Lucien Micoud, Adjoint à Gustave Coureau.

Peyroulet, Compagnons de France, chef de Pays

Le dimanche 8 novembre 1942, il est décidé, pour commémorer l’armistice du 11 novembre 1918, que tout le monde se rassemblerait le temps d’une messe, sans autre manifestation, il ne faut pas déplaire à l’occupant. Les Britanniques et des Américains débarquent ce même jour en Afrique du nord, opération Torch.

Le 11 novembre 1942, les Allemands envahissent la zone non occupée, à cause du débarquement allié en Afrique qu’entraine une menace de débarquement sur les côtes méditerranées de la métropole, prenant de court les responsables de la résistance.

La Drôme est occupée par l’armée italienne jusqu’en septembre 1943.

Dès le lendemain, de Tournemire rencontre Pétain et lui annonce qu’il est décidé à s’opposer aux envahisseurs, il n’oublie pas qu’il a prêté serment de fidélité comme tous les militaires : « Je jure fidélité à la personne même du Chef de l’État, promettant de lui obéir en tout ce qui me commandera pour le bien du service et le succès des armes de la France ».

Pétain, loin de le décourager, lui demande d’agir avec prudence pour ne pas éclabousser les jeunes.


Cité rurale Compagnons 

Quelques jours plus tard, le 22 novembre 1942, le chef des Compagnons de France rencontre en secret Georges Lamarque dans les ruines du château de Mercuès pour lui annoncer que tout le mouvement des Compagnons de France entrait en résistance.

Est-ce à dire que les 30 000 compagnons que comptent alors le mouvement vont devenir de purs résistants et s’activer comme un seul homme à la recherche de renseignements ?

Cela veut-dire, qu’à partir où le gouvernement en place ne réagit pas à l’agression des Allemands, de Tournemire oublie tout engagement de fidélité envers le pouvoir, sauf auprès du Maréchal, réflexe militaire, et ouvre portes et fenêtres aux idées de résistance. Des articles dans les revues compagnons, la mise à disposition des locaux et le matériel de Crépieux-la-Pape, le choix des nouveaux chefs, vont changer l’orientation du mouvement. Comme un parfum de liberté qui se répand de proche en proche.

De Tournemire rejoint à son tour le réseau Druides (sous-réseau du réseau Alliance, dirigé par Georges Lamarque. De Tournemire prend le pseudonyme « Dispater »). D’autres chefs compagnons : Georges Rebattet, Maurice Clavel, Georges Rives rejoignent le MUR (Mouvements Unis de la Résistance créés en janvier 1943)


Le projet de Guillaume de Tournemire :

Mi-1943, les Compagnons, bien qu’en perte de vitesse, comptent encore 17 000 membres et de Tournemire a le projet de transformer progressivement le mouvement en une armée en s’appuyant sur les chefs volontaires qui gardent contact avec les jeunes.

Il demande avec insistance aux Anglais des armes et du matériel. Marie-Madeleine Foucade et Georges Lamarque (qui s’envole pour l’Angleterre dans la nuit du 15 au 16 juin 1943 et qui revient le 18 juillet) vont à plusieurs reprises plaider directement à Londres cette demande. Ce projet n’est pas pris au sérieux.

Depuis la mi-1943, le mouvement Compagnons commence à déplaire à de nombreux dirigeants du gouvernement Laval et pour les Allemands qui voient dans cette organisation de nombreux agents ennemis.


En Drôme :

Et en Drôme, pour tous ceux qui, depuis des mois, agissent dans l’ombre pour se préparer à résister, il est temps de se faire connaître. Une note du lieutenant-colonel Arnaud de 1945 (la mémoire est encore fraîche) donne quelques détails de la formation de la Résistance dans la Drôme.


Formation de la Résistance armée dans la Drôme après le 11 novembre 1942.    
Dès mars 1943, le lieutenant-colonel Arnaud précise :

Le Centre, dont le point névralgique est Valence, comprend :

1.    La Compagnie du Parc, avec Fabre, 200 Hommes
2.    La Compagnie d’évadés, avec Benezech, 200 hommes
3.    La Compagnie Compagnons de France avec Coureau et Brentrup : 250 Hommes
4.    La Compagnie Étoile et Campagne, avec Planas, 300 Hommes
5.    La Compagnie Barbu - Ricou, avec Barbu, Sauron, Duchamp : 150 Hommes

Quelques anciens Compagnons de France se retrouvent en première ligne dès l’après-midi du 6 juin. André Cleyssac, Jean Durant, Édouard Mavet, André Ecoiffier et Yves Margerie, 5 compagnons, font partie de la petite équipe, dirigée par le lieutenant Michel Riory (habitant Chabeuil), chargée de récupérer des armes du maquis cachées dans une baraque au milieu des champs. Mais l’expédition tourne court par manque d’expérience et de coordination, les armes sont perdues, deux résistants sont tués : Michel Riory et Jean Durant ainsi que deux civils madame Régina Combe et son fils François, André Cleyssac est blessé.
Après cette action menée à Étoile, chacun rejoint sa compagnie.

Lucien Bois, Fernand Chérion,  Lucien Daspres, André Ecoiffier,  André Laurent, André Marquet, Lucien Micoud, Alain Olagnon, Louis Olagnon, Charles Vigoureux, tous Compagnons à Étoile, apportent des chefs de sections à la 6e compagnie.

Date de dernière mise à jour : 15/11/2023

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